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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1179

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[ps. xxxix.]
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LES PSAUMES.


Oui, mon Dieu, tout mon bien est en vous.

9. Arrachez-moi à toutes mes iniquités : vous m’avez rendu un objet d’opprobre pour l’insensé.[1]

10. Je suis resté muet, et je n’ai pas ouvert ma bouche : parce que c’est vous qui l’avez fait.[2]

11. Détournez de moi vos coups.

12. Par la force de votre main, moi j’ai défailli au milieu de vos réprimandes : à cause de son iniquité, vous avez puni un homme.

Et vous avez fait dessécher son âme comme une araignée : en vérité, c’est vainement que tout homme se trouble.

13. Exaucez ma prière, Seigneur, et ma supplication : prêtez l’oreille à mes larmes.

Ne gardez pas le silence, parce que je suis auprès de vous un étranger et un voyageur comme tous mes pères.[3]

14. Donnez-moi quelque relâche, afin que je reprenne des forces, avant que je m’en aille et que je ne sois plus.[4]

PSAUME 39.
(Hébr., XL).

Le Psalmiste rend grâces à Dieu des secours qu’il lui a donnés. Il lui en demande de nouveaux, et il espère les recevoir de sa bonté. Une partie de cette belle prière ne trouve son application parfaite que dans le Messie, comme saint Paul nous l’apprend dans son Épître aux Hébreux (x, 5-8), et comme nous le montre d’ailleurs une simple lecture attentive du psaume lui-même.

1. Pour la fin, psaume par David lui-même.[5]

2. Attendant, j’ai attendu le Seigneur, et il a fait attention à moi.[6]

3. Et il a exaucé mes prières : et il m’a retiré d’un lac de misère, et d’un bourbier de fange.

Et il a établi mes pieds sur une pierre, et il a dirigé mes pas.

4. Et il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, un hymne de louange en l’honneur de notre Dieu.

Beaucoup le verront, et craindront ; et ils espéreront dans le Seigneur.

  1. Ps. 38,9-14 : * La confiance reprend le dessus ; David prie, il demande le pardon de ses péchés et la cessation de la colère divine, à cause du néant de l’homme et de la brièveté de la vie.
  2. Ps. 38,10 : C’est vous qui l’avez fait : c’est vous qui avez permis, en punition de mes péchés, que je devinsse l’opprobre de l’insensé.
  3. Ps. 38,13 : Prêtez l’oreille à mes larmes ; c’est-à-dire voyez, regardez, etc. Les Hébreux mettaient assez souvent l’un pour l’autre les verbes qui expriment une action des sens.
    Ps. 38;13b. Parce que je suis, etc. Voir I Parap., 29,13.
  4. Ps. 38,14 : Et que je ne sois plus ; littéralement et je ne serai plus ; ce qui est un pur hébraïsme.
  5. Ps. 39,1 : Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébr., XVI). ― * Psaume prophétique : saint Paul, voir Hébreux, 10, 5-10, place dans la bouche de Notre-Seigneur venant dans le monde les versets 7 à 9. David le composa peut-être dans les derniers temps de la persécution de Saül. Ce psaume est construit très irrégulièrement, et il a plutôt le caractère d’une simple prière que celui d’un poème lyrique.
  6. Ps. 39,2 : Attendant, j’ai attendu ; c’est-à-dire j’ai attendu avec la plus grande anxiété. En hébreu, comme en bien d’autres langues, cette sorte de répétition donne de l’intensité à l’idée exprimée par le verbe.
    Ps. 39,2-4 : Chant d’actions de grâces envers Dieu qui a retiré David du bourbier, c’est-à-dire du danger.