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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/127

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[ch. xliii.]
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La Genèse.


accusation, et nous réduire violemment en servitude, nous et nos ânes.

19. C’est pourquoi, à la porte même, s’approchant de l’intendant de la maison,

20. Ils dirent : Nous vous prions, seigneur, de nous écouter. Nous sommes déjà venus ici pour acheter des vivres ;[1]

21. Lesquels achetés, quand nous fûmes arrivés à l’hôtellerie, nous ouvrîmes nos sacs, et nous trouvâmes l’argent à l’entrée des sacs : nous l’avons rapporté maintenant dans tout son poids.

22. Mais nous avons rapporté aussi d’autre argent pour acheter ce qui nous est nécessaire. Nous ne savons pas qui a mis cet argent dans nos bourses.

23. Mais lui répondit : Paix avec vous ! ne craignez point : votre Dieu et le Dieu de votre père vous a mis des trésors dans vos sacs, car l’argent que vous m’avez donné, c’est moi qui l’ai en bonne monnaie. Et il leur amena Siméon.

24. Et les ayant introduits dans la maison, il leur apporta de l’eau, et ils lavèrent leurs pieds, et il donna à manger à leurs ânes.

25. Or eux préparaient leurs présents, attendant que Joseph entrât sur le midi ; car ils avaient appris que c’était là qu’ils devaient manger du pain.[2]

26. Joseph donc entra dans sa maison, et ils lui offrirent les présents qu’ils tenaient en leurs mains, et ils se prosternèrent, inclinés vers la terre.[3]

27. Mais Joseph, leur ayant rendu leur salut avec bonté, les interrogea, disant : Se porte-t-il bien, votre vieux père dont vous m’aviez parlé ? vit-il encore ?

28. Ceux-ci répondirent : Il se porte bien, votre serviteur notre père, il vit encore. Et s’étant profondément inclinés, ils se prosternèrent devant lui.

29. Or Joseph, levant les yeux, vit Benjamin son frère utérin, et dit : Celui-ci est votre jeune frère dont vous m’aviez parlé ? Et de nouveau : Dieu, dit-il, te soit miséricordieux, mon fils !

30. Et il se retira précipitamment, car ses entrailles s’étaient émues sur son frère, et des larmes s’échappaient de ses yeux : entrant donc dans sa chambre il pleura.

31. Puis, sortant de nouveau, le visage lavé, il se contint et dit : Servez des pains.[4]

32. Les pains servis à part pour Joseph, à part pour ses frères, et à part pour les Égyptiens qui mangeaient ensemble (car il n’est pas permis aux Égyptiens démanger avec les Hébreux, et ils regardent comme profane un semblable repas),

33. Ils s’assirent devant lui, le premier-né, selon son droit d’aînesse, et le plus jeune, selon son âge. Or ils étaient extrêmement surpris,

  1. Gn. 43,20 : Voir Genèse, 42, 3.
  2. Gn. 43,25 : Manger du pain. Voir, pour le sens de cette expression, Genèse, 31, 54.
  3. Gn. 43,26 ; 43,28 : Ils se prosternèrent. Voir Genèse, 18, 2.
  4. Gn. 43,31 : Servez des pains ; c’est-à-dire préparez un repas. Comparer à Genèse, 3, 19 ; 31, 54.