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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1319

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[ps. cxxxviii.]
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LES PSAUMES.


Seigneur, vous m’avez éprouvé, et vous m’avez connu ;[1]


2. C’est vous qui avez connu mon coucher et mon lever.[2]

3. Vous avez compris de loin mes pensées ; vous avez observé mes sentiers et le cours de ma vie.

4. Et toutes mes voies, vous les avez prévues ; car il n’y a point de parole sur ma langue.

5. Voilà que vous. Seigneur, vous avez connu toutes les choses nouvelles et anciennes : c’est vous qui m’avez formé, et qui avez mis sur moi votre main.

6. Votre science est devenue admirable pour moi : elle est affermie, et je ne pourrai pas y atteindre.[3]

7. Où irai-je pour me dérober à votre esprit ? où fuirai-je devant votre face ?

8. Si je monte au ciel, vous y êtes ; si je descends dans l’enfer, vous y êtes présent.[4]

9. Si je prends mes ailes au point du jour, et que j’habite aux extrémités de la mer,

10. Là encore votre main me conduira, et votre droite me retiendra.

11. Et j’ai dit : Peut-être que les ténèbres me couvriront ; et la nuit est une lumière autour de moi dans mes plaisirs,

12. Parce que les ténèbres ne seront pas obscures pour vous, et la nuit sera éclairée comme le jour : comme sont les ténèbres de celle-là, de même aussi est la lumière de celui-ci.[5]

13. Parce que c’est vous qui êtes en possession de mes reins, vous m’avez reçu dès le sein de ma mère.[6]

    la nature de Dieu. Dans une première partie, versets 1 à 12, David dépeint la science infinie et l’immensité divine, à qui rien ne peut échapper ; dans la seconde, versets 13 à 18, il loue le Seigneur qui donne la vie à l’homme, et à qui même les phases primitives de notre existence ne sont pas cachées, non plus que notre destinée future, tandis que nous, nous ne savons rien de toutes ces choses ; enfin, dans une troisième, versets 19 à 24, il s’élève contre les ennemis du Créateur, et demande à être lui-même éprouvé et purifié. Dieu connaît tout, il connaît donc aussi la différence qui existe entre David, son serviteur fidèle, et le méchant.

  1. Ps. 138,1 : Seigneur, vous m’avez éprouvé, etc. Dans tout ce psaume, l’auteur s’attache à montrer que le Seigneur l’a éprouvé, examiné, pénétré et connu parfaitement dans son être, ses pensées, ses sentiments, ses actions, en un mot, tout ce qui le concerne.
  2. Ps. 138,2 : Mon coucher ; littér. mon reposer, mon repos de la nuit. C’est le vrai sens du sessionem de la Vulgate, expliqué par le texte original ; car le thème hébreu correspondant signifie non seulement s’asseoir, s’établir, mais aussi prendre du repos, se reposer ; et à Psaumes, 131, 3, il a incontestablement le sens de se reposer la nuit ; sens que le contexte exige d’ailleurs ici. ― Mon coucher et mon lever signifie toutes mes actions.
  3. Ps. 138,6 : Votre science, etc., pour moi, c’est-à-dire à mes yeux ; ou bien : La connaissance que vous avez de moi est admirable ; ou bien encore : Votre science s’est élevée admirablement au-dessus de moi.
  4. Ps. 138,8 : Voir Amos, 9, 2.
  5. Ps. 138,12 : Comme sont, etc. Vous y voyez la nuit comme le jour.
  6. Ps. 138,13 : C’est vous, etc. (Tu possedisti) ; Septante, vous avez acquis ; ce qui est un des sens de l’hébreu, qui signifie aussi faire, former ; signification que nous croyons être la véritable dans ce passage-ci. Reins, mot par lequel les Hébreux désignaient aussi ce qu’il y a de plus intime dans l’homme, le fond de l’âme. ― Vous m’avez reçu, etc. Voir Psaumes, 21, 11.