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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1350

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10. Recevez ma discipline et non de l’argent : choisissez la doctrine plutôt que l’or.

11. Car mieux vaut la sagesse que toutes les choses les plus précieuses ; et tout ce qu’il y a de désirable ne peut lui être comparé.

12. Moi, sagesse, j’habite dans le conseil, et je suis présente aux savantes pensées.

13. La crainte du Seigneur hait le mal : l’arrogance et l’orgueil, une voie dépravée, et une langue double, je les déteste.

14. À moi est le conseil et l’équité : à moi est la prudence, à moi est la force.

15. Par moi les rois règnent, et les législateurs décrètent des choses justes ;

16. Par moi les princes commandent, et les puissants rendent la justice.

17. Moi, j’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui dès le matin veillent pour me chercher me trouveront.

18. Avec moi sont les richesses et la gloire, des biens superbes, et la justice.

19. Car mieux vaut mon fruit que l’or et les pierres précieuses, et mieux valent mes produits que l’argent le meilleur.[1]

20. Je marche dans les voies de la justice, au milieu des sentiers du jugement,[2]

21. Afin d’enrichir ceux qui m’aiment, et de remplir leurs trésors.

22. Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies, avant qu’il fît quelque chose dès le principe.[3][4]

23. Dès l’éternité j’ai été établie, dès les temps anciens, avant que la terre fût faite.

24. Les abîmes n’étaient pas encore, et moi déjà j’avais été conçue ; les sources des eaux n’avaient pas encore jailli :[5]

25. Les montagnes à la pesante masse n’étaient pas encore affermies, et moi, avant les collines, j’étais engendrée :

26. Il n’avait pas encore fait la terre et les fleuves, et les pôles du globe de la terre.

27. Quand il préparait les cieux, j’étais présente : quand par une loi inviolable il entourait d’un cercle les abîmes :[6][7]

28. Quand il affermissait en haut la voûte éthérée, et qu’il mettait en équilibre les sources des eaux :

29. Quand il mettait autour de la mer ses limites, et qu’il imposait

  1. Prov. 8,19 : L’argent le meilleur ; excellent : littéralement choisi (electo).
  2. Prov. 8,20 : Du jugement ; c’est-à-dire du droit, de ce qui est juste et légitime. Cette explication, conforme d’ailleurs au parallélisme et au texte hébreu, nous a paru préférable à celle des interprètes, qui traduisent le judicium de la Vulgate par prudence ou sagesse. Les Septante ont rendu par justice, ce qui revient à notre explication.
  3. Prov. 8,22-26 : Origine divine de la Sagesse.
  4. Prov. 8,22 : Le Seigneur m’a possédée. Ce verset est célèbre dans l’histoire des discussions dogmatiques, parce que les Ariens en faussaient le sens et prétendaient en conclure que le Verbe n’était pas incréé, mais ce passage signifie que la Sagesse ou le Verbe est coéternel et consubstantiel au Père.
  5. Prov. 8,24 : Les abîmes ; les mers.
  6. Prov. 8,27-31 : Coopération de la sagesse divine à la création du monde.
  7. Prov. 8,27 : D’un cercle, de la voûte céleste qui, à l’horizon, a l’apparence d’un cercle. ― Les abîmes ; les eaux de la mer.