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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1351

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une loi aux eaux, afin qu’elles n’allassent point au-delà de leurs bornes ; quand il pesait les fondements de la terre :

30. J’étais avec lui, disposant toutes choses ; et je me réjouissais chaque jour, me jouant, en tout temps, devant lui :

31. Me jouant dans le globe de la terre ; et mes délices sont d’être avec les fils des hommes.

32. Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi : Bienheureux ceux gardent mes voies.

33. Ecoutez la discipline, et soyez sages, et n’allez pas la rejeter.[1]

34. Bienheureux l’homme qui m’écoute, et qui veille tous les jours à l’entrée de ma demeure, et se tient en observation auprès de ma porte.[2]

35. Celui qui me trouvera trouvera la vie, et puisera le salut dan ? le Seigneur :

36. Mais celui qui péchera contre moi blessera son âme. Tous ceux qui me haïssent aiment la mort.

CHAPITRE 9.


1. La sagesse s’est bâtie une maison, elle a taillé sept colonnes.[3][4]

2. Elle a immolé ses victimes, mêlé le vin et dressé sa table.[5]

3. Elle a envoyé ses servantes pour appeler ses conviés, à la forteresse et aux murs de la cité :[6]

4. Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi. Et à des insensés elle a dit :[7]

5. Venez, mangez mon pain, et buvez le vin que je vous ai mêlé.[8]

  1. Prov. 8,33 : La discipline. Voir, sur le sens de ce mot, Proverbes, 1, 2.
  2. Prov. 8,34 : Auprès de ma porte ; littéralement aux poteaux, aux jambages de ma porte.
  3. Prov. 9,1-18 : Peinture de la vocation des hommes à la possession et à la jouissance de la vraie sagesse, sous la figure d’une invitation à un double banquet, celui de la sagesse, versets 1 à 12, et celui de la folie, versets 13 à 18. Il faut se rendre au premier et fuir le second.
  4. Prov. 9,1 : La sagesse, etc. C’est la suite de la parabole commencée au chapitre précédent, où l’auteur a représenté la sagesse comme une femme vénérable, dont il oppose les beautés réelles et les solides promesses aux faux attraits de la volupté dépeinte au chapitre 7, sous l’image d’une femme débauchée et impudente. ― La maison de la sagesse est, selon les Pères, l’humanité sainte de Jésus-Christ et l’Eglise chrétienne, qui réunissent, mais d’une manière plus excellente, les avantages décrits par Salomon. ― Sept colonnes. Le nombre sept a toujours été considéré, non seulement chez les Hébreux, mais encore chez les Arabes et les peuples de la Perse, comme le nombre parfait et, en conséquence, mystérieux et sacré. Dans la religion chrétienne, les sept colonnes figurent les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit. ― Tailler des colonnes indique la magnificence des constructions.
  5. Prov. 9,2 : Elle a immolé ses victimes ; ou selon l’hébreu, elle a tué, égorgé ses animaux, qu’elle avait engraissés pour un festin, en dehors de tout sacrifice. Voyez ce que vous avons dit à ce sujet, voir Proverbes, 7, 22. ― Mêlé le vin ; c’est-à-dire préparé. Dans les contrées de l’Orient, les vins étant épais et forts, on les tempère toujours, en y mêlant de l’eau, à proportion de leur force, et quelquefois des aromates.
  6. Prov. 9,3 : Ses servantes. Les servantes de la sagesse représentent les Apôtres, les docteurs de l’Eglise et, en général, les prédicateurs, qui vont partout annoncer l’Evangile, publier la foi chrétienne. ― Ces servantes envoyées pour chercher les convives correspondent aux serviteurs de l’Evangile qui vont appeler les convives au festin de noces, voir Matthieu, 22, verset 1 et suivants ; Luc, 14, verset 16 et suivants.
  7. Prov. 9,4 ; 9.16 : Tout petit (parvulis). Voir Proverbes, 1, 4.
  8. Prov. 9,5 : Le vin que je vous ai mêlé. Voir le verset 2. ― Mon pain, dans le sens d’aliments de toute espèce, mais ce mot n’est ici qu’une expression figurée, indiquant la doctrine de la sagesse, de même que le vin.