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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1431

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LA SAGESSE

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OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES


1. Ce livre est nommé Sagesse, parce que la sagesse, c’est-à-dire la piété, la crainte de Dieu, la justice, y sont recommandées par des leçons et par des exemples. Voyez, soit dans notre Introduction historique et critique,, etc., i. IV, soit dans notre Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques, les preuves qui militent en faveur de la divinité de ce livre, divinité que ne reconnaissent ni les Juifs ni les Protestants.

2. La traduction latine de la Sagesse n’appartient pas à saint Jérôme ; c’est l’ancienne Vulgate, dite Italique, usitée dans l’Église avant ce Père, et faite par un auteur inconnu, sur le grec dont elle s’écarte assez souvent, mais, il faut bien le reconnaître, dans des points de peu d’importance. Nous devons ajouter qu’elle est parfois d’une certaine obscurité, qui vient de ce que son auteur ne se conforme pas toujours au latin classique, soit pour la signification des mots, soit pour la syntaxe : deux sortes d’anomalies dont nous avons dû nécessairement tenir compte dans notre traduction, rendue d’ailleurs fort difficile par les exigences si rigoureuses de la langue française.

3. Il y a surtout dans les passages où est rapportée la plaie des ténèbres dont Dieu frappa l’Égypte, plusieurs circonstances qu’on ne trouve pas dans les livres de Moïse ; mais ce serait une injustice d’accuser l’auteur de les avoir inventées ; il avait pu les apprendre par le canal sûr d’une tradition reconnue pour constante par les Juifs de son temps, sous les yeux desquels il écrivait, et qui n’auraient pas manqué de s’élever contre lui et contre son ouvrage, s’il y avait eu lieu de l’accuser de faux. Si Moïse a passé sous silence ces circonstances si dignes cependant d’être remarquées, c’est que d’ailleurs il en avait assez dit pour faire connaître la force et la puissance de Dieu. Il écrivait dans un temps où l’on ne pouvait ignorer aucune des merveilles que Dieu avait opérées en Égypte ; il en a rapporté quelques-unes, et il a laissé les autres pour être transmises par les pères à leurs enfants de génération en génération. Par cette voie même, elles ont pu parvenir à la connaissance de l’auteur de ce livre qui s’en est servi dans le dessein de faire voir avec quelle bonté la sagesse protège les justes qui la recherchent et s’attachent à elle, et avec quelle sévérité elle punit ceux qui la méprisent, et qui s’opiniâtrent à la rejeter. D’ailleurs, pourrait-on prouver qu’il est impossible que l’Esprit-Saint ait révélé à l’auteur de ce livre certaines circonstances que la tradition n’avait point transmises ? (J.-B. Glaire.)

* 4. Le livre de la Sagesse a été écrit en grec, d’après l’opinion universelle des