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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1593

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9. La vue de leur visage leur a répondu, et comme Sodome, ils ont publié leur péché et ne l’ont pas caché ; malheur à leur âme, parce que les maux qu’ils avaient faits leur ont été rendus.[1]

10. Dites au juste qu’il est heureux, parce qu’il goûtera le fruit de ses inventions.

11. Malheur à l’impie livré au mal ; car il recevra le salaire des œuvres de ses mains.

12. Mon peuple a été dépouillé par ses exacteurs, et des femmes les ont dominés. Mon peuple, ceux qui te disent heureux, ceux-là même te trompent ; ils détruisent la voie de tes pas.[2]

13. Le Seigneur est debout pour juger, et il est debout pour juger les peuples.

14. Le Seigneur entrera en jugement avec les anciens et princes de son peuple ; car c’est vous qui avez ravagé ma vigne ; et la dépouille du pauvre est dans votre maison.

15. Pourquoi foulez-vous aux pieds mon peuple, et meurtrissez-vous la face des pauvres, dit le Seigneur Dieu des armées ?

16. Et le Seigneur dit : Parce que les filles de Sion se sont élevées, et qu’elles ont marché le cou tendu, et qu’elles allaient en faisant des signes des yeux, et qu’elles faisaient du bruit avec leurs pieds, en marchant, et quelles s’avançaient d’un pas mesuré :[3][4]

17. Le Seigneur rendra chauve la tête des filles de Sion, et le Seigneur les dépouillera de leur chevelure.

18. En ce jour-là, le Seigneur leur ôtera l’ornement des chaussures, et les croissants,[5]

19. Et les colliers, et les carcans, et les bracelets, et les mitres,[6]

20. Les aiguilles de tête, et les périscélides, et les petits colliers, et les boîtes de parfum, et les pendants d’oreilles,[7]

  1. Is. 3,9 : La vue de leur visage ; ou ce qu’on voit de leur visage ; littéralement la connaissance, ou ce qu’on connaît (agnitio). La paraphrase chaldaïque donne ce sens, et c’est très vraisemblablement celui du texte hébreu. ― Leur a répondu ; a répondu, a témoigné contre eux. ― Comme Sodome. Voir Genèse, note 13.10.
  2. Is. 3,12 : Des femmes ; c’est-à-dire probablement des hommes efféminés, tels qu’étaient les derniers rois de Juda, qui, à une affreuse tyrannie, joignaient la lâcheté, la faiblesse, l’incapacité de gouverner. Ils étaient de plus énervés par le plaisir et la débauche. Comparer à Jérémie, chapitres 22 et 23 ; Ezéchiel, chapitre 9. ― Les ont dominés. Le pronom pluriel les (eis) peut très bien se rapporter au mot singulier peuple, qui est un nom collectif.
  3. Is. 3,16-24 : Ici commence un nouveau discours de Dieu contre le luxe et la vanité des filles de Sion. Nous y trouvons l’énumération de vingt-et-un articles de toilette, dont quelques-uns sont encore portés par les femmes syriennes. Plusieurs d’entre eux sont d’origine étrangère (voir Sophonie, 1, 8), car le luxe a toujours fait des emprunts au dehors.
  4. Is. 3,16 : Qu’elles faisaient du bruit, etc. Cette fin du verset se refusant à toute analyse grammaticale, nous l’avons traduite en nous rapprochant le plus possible du texte latin. Tous les voyageurs s’accordent à dire que dans certaines contrées de l’Orient les femmes portent au bas des jambes des grelots ou de petits sonnettes, et aussi de petites chaînes pour que leurs pas soient petits et toujours égaux.
  5. Is. 3,18 : Les croissants, bijoux en forme de croissant, qu’on portait suspendus au cou.
  6. Is. 3,19 : Et les colliers, etc. Une partie de ces ornements sont mentionnés à Nombres, 31, 50. ― Les colliers ; leurs pendants d’oreille, d’après la traduction la plus commune du texte original. ― Les carcans, ornement du cou.
  7. Is. 3,20 : Les aiguilles de tête, dans l’hébreu : les diadèmes. ― Les périscélides, les chaînettes qui rattachaient l’anneau des pieds auquel fait allusion le verset 16. ― Les