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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1595

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5. Et le Seigneur créera sur toute la montagne de Sion, et sur le lieu où il aura été invoqué, un nuage et une fumée pendant le jour, et l’éclat d’un feu flamboyant pendant la nuit ; car sur toute gloire sera sa protection.

6. Et il y aura un tabernacle pour ombrage dans le jour contre la chaleur, et pour mettre en sûreté et à couvert de la tempête et de la pluie.

CHAPITRE 5.


1. Je chanterai à mon bien-aimé le cantique de mon proche parent à sa vigne. Une vigne a été acquise à mon bien-aimé, sur un sommet de montagne abondant en huile.[1][2]

2. Et il l’a environnée d’une haie, et il en a ôté les pierres, il y a mis un plant choisi, et il y a bâti une tour au milieu, et il y a construit un pressoir ; et il a espéré qu’elle produirait des raisins et elle a produit des grappes sauvages.[3]

  1. Is. 5,1-30 : ― 3o La parabole de la vigne, chapitre 5. ― La troisième prophétie d’Isaïe est contenue dans le chapitre 5. Elle commence par une belle parabole, qui nous décrit sous l’image très juste d’une vigne, plantée et cultivée par Dieu avec le plus grand soin, l’histoire même du peuple de Dieu. L’ingratitude et les crimes d’Israël arrachent au prophète des paroles indignées ; il menace les coupables et leur montre, en terminant, les vengeurs de leur maître outragé, sous la forme emblématique de chevaux, de lions, des mugissements de la mer et des ténèbres. Notre-Seigneur devait se servir plus tard de la même parabole pour reprocher aux Juifs leur infidélité. Voir Matthieu, 21, 33-43 ; Marc, 12, 1-10 ; Luc, 20, 9-16 ; Jérémie, 2, 21.
  2. Is. 5,1 : Voir Jérémie, 2, 21. ― À mon bien-aimé ; c’est-à-dire, comme le montre la suite, Jésus-Christ, le bien-aimé de Dieu et des hommes. ― Une vigne ; la maison d’Israël (voir verset 7). ― Jésus-Christ emploie une parabole semblable en parlant des Juifs incrédules (voir Matthieu, 21, verset 33 et suivants). ― Un sommet de montagne ; littéralement et par hébraïsme, une corne, c’est-à-dire la partie d’une montagne la plus élevée, comme la corne est la partie la plus élevée de certains animaux. Les Arabes eux-mêmes emploient cette locution. ― Abondant en huile ; littéralement fils de l’huile (filio olei). En hébreu, le mot fils signifie aussi doué, possesseur de, et le terme huile s’applique à tous les corps gras, aux oliviers, aux figuiers, etc. Or, on sait que les meilleurs plants de vigne, dans la Palestine, sont sur des montagnes chargées d’oliviers et de figuiers.
  3. Is. 5,2 : Une tour. Sous ce nom les Pères et les interprètes entendent le temple, et sous le terme de pressoir, l’autel des holocaustes. ― Une tour. « De nombreux enclos délimités par de petits murs en pierres sèches [dans les environs de Bethléhem et dans la plus grande partie de la Palestine] renferment presque tous à leur centre, soit debout, soit renversée, une de ces petites tours qui servaient autrefois, comme quelques-uns d’entre elles servent encore aujourd’hui, à protéger ces enclos à l’époque de la récolte. » ― Il l’a environné d’une haie et il en a ôté les pierres. « Par cette haie, il faut entendre ici un petit mur de séparation, construit avec les pierres retirées de l’enclos pour laisser place à la vigne, et hérissé en outre la plupart du temps de plantes épineuses. » ― Il y a construit un pressoir. On trouve en Palestine des pressoirs taillés dans le roc. « Dans les environs de Bethléhem, [on voit] trois ou quatre de ces pressoirs antiques, creusés dans le roc, et divisés soit en deux, soit en trois compartiments. » (V. GUERIN.)