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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1876

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1844
[ch. i.]
BARUCH.

CHAPITRE 1.

Prologue du livre de Baruch. Ce livre fut lu devant les Juifs captifs à Babylone, et envoyé par eux à leurs frères de Jérusalem. Livre de Baruch, où d’abord ce prophète confesse au nom de son peuple la justice des châtiments que le Seigneur exerce sur eux.


1. Et voici les paroles du livre qu’a écrites Baruch, fils de Nérias, fils de Maasias, fils de Sédécias, fils de Sédéi, fils d’Helcias, à Babylone,

2. En la cinquième année, au septième jour du mois, dans le temps que les Chaldéens prirent Jérusalem et y mirent le feu.[1]

3. Et Baruch lut les paroles de ce livre aux oreilles de Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et aux oreilles de tout le peuple qui venait pour entendre le livre ;[2]

4. Et aux oreilles des puissants, fils des princes, et aux oreilles des prêtres, et aux oreilles du peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand de tous ceux qui habitaient dans Babylone et près du fleuve de Sodi,[3]

5. Qui écoutant, pleuraient et jeûnaient et priaient en présence du Seigneur.

6. Et ils amassèrent de l’argent selon la faculté de chacun d’eux.

7. Et ils l’envoyèrent à Jérusalem à Joakim, le prêtre, fils d’Helcias, fils de Salom, et aux prêtres, et à tout le peuple qui se trouva avec lui à Jérusalem ;[4]

8. Lorsqu’il recevait les vases du temple du Seigneur, qui avaient été emportés du temple, pour les reporter dans la terre de Juda, le dixième jour du mois de Sivan, vases d’argent que fit faire Sédécias, fils de Josias, et roi de Juda,[5]

9. Après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut enlevé de Jérusalem Jéchonias, et les princes, et tous les grands, et le peuple du pays, et qu’il les eut emmenés enchaînés à Babylone.

10. Et ils dirent : Voilà que nous vous avons envoyé de l’argent ; achetez-en des holocaustes et de l’encens, et faites-en des oblations, et offrez-les pour le péché à l’autel du Seigneur notre Dieu ;[6]

  1. Bar. 1,2 : Du mois de nisan ; qui était le premier de l’année ; ou de sivan, le troisième, dont il est parlé au verset 8 ; ou enfin du cinquième, parce que l’auteur ayant désigné la cinquième année, sans déterminer le mois, donne à entendre qu’il s’agit du cinquième. ― * La cinquième année après la prise de Jérusalem, en 583. Voir 4 Rois, 25, 8.
  2. Bar. 1,3 : * Jéchonias ; prisonnier à Babylone.
  3. Bar. 1,4 : Sodi ; en grec Soud, est selon les uns un fleuve qui se déchargeait dans l’Euphrat, ou un de ses grands canaux ; selon les autres, c’est l’Euphrate même, appelé Sodi, c’est-à-dire le superbe, à cause de l’abondance et de l’impétuosité de ses eaux ; l’hébreu zoud, qu’on transcrit aussi soud, signifiant entre autres choses, être enflé d’orgueil.
  4. Bar. 1,7 : * Joakim, fils d’Helcias, n’était pas le grand-prêtre, mais probablement celui qui en tenait la place à Jérusalem.
  5. Bar. 1,8 : Du temple du Seigneur. Il faut entendre par là les ruines du temple sur lesquelles les Juifs avaient élevé un autel pour offrir leurs sacrifices (Comparer à Jérémie, 41, 5). Ainsi disparaît la prétendue contradiction que les incrédules trouvent dans ce chapitre. ― Sivan ; commençait à la nouvelle lune de juin.
  6. Bar. 1,10 : Des oblations ; selon la Vulgate et les Septante, manna. C’est le mot hébreu minhâ, qui a été modifié dans sa prononciation, et qui signifie proprement le sacrifice