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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1930

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[1]

2. Fils d’un homme, propose une énigme, et raconte une parabole à la maison d’Israël,

3. Et tu diras : Voici ce que dit le Seigneur Dieu : L’aigle énorme, aux grandes ailes, aux longs membres, plein de plumes variées, vint sur le Liban, et prit la moelle du cèdre.[2]

4. Il arracha les sommités de ses branches, et les transporta dans la terre de Chanaan ; il les mit dans une ville de marchands.[3]

5. Et il prit de la graine du pays et il la mit en terre comme une semence, afin qu’elle prît racine sur de grandes eaux ; il la mit sur la surface de la terre.[4]

6. Et lorsqu’elle eut germé, elle crût et devint une vigne étendue, mais basse ; ses branches regardant l’aigle ; et ses racines étaient sous lui, elle devint donc une vigne, elle poussa du sarment et produisit des rejetons.

7. Et il y eut un autre aigle énorme, aux grandes ailes et aux nombreuses plumes ; et voilà que cette vigne sembla porter ses racines et étendre ses sarments vers l’aigle, afin qu’il l’arrosât des eaux des planches où elle a poussé.[5]

8. C’est dans une bonne terre, sur le bord des grandes eaux, qu’elle a été plantée, afin qu’elle donnât des feuilles, qu’elle portât du fruit, et qu’elle devînt une grande vigne.

9. Dis : Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Est-ce donc qu’elle prospérera ? est-ce que l’aigle

  1. Éz. 17,1 : Disant (dicens). Voir sur ce mot, Ezéchiel, 3, 16.
  2. Éz. 17,3 : L’aigle, du cèdre. C’est ainsi que portent les Septante et le texte hébreu lui-même, nullement un aigle, d’un cèdre, en général ; ce qui montre que ces deux objets étaient connus des Juifs, auxquels s’adressait le Prophète. ― Variées ; de diverses couleurs. Cet aigle énorme représente Nabuchodonosor ; la grandeur de son corps et de ses ailes, son plumage de diverses couleurs, marquent sa force, sa puissance, la grandeur de son empire, le grand nombre de ses sujets et la rapidité de ses conquêtes ; le Liban figure le temple, selon les uns, la Judée, selon les autres, et Jérusalem, suivant d’autres ; le cèdre est le peuple juif, la moelle du cèdre, c’est-à-dire ce qu’il y avait de meilleur, marque le roi Jéchonias ou Joachim, avec sa mère, ses princes, ses officiers (voir 4 Rois, 24, 12 ; Esther, 2, 6, etc.). ― La moelle du cèdre. Hébreu : la pointe du cèdre, d’après plusieurs.
  3. Éz. 17,4 : Les sommités de ses branches ; c’est-à-dire la famille royale avec la plus noble partie du peuple.
  4. Éz. 17,5 : De la graine du pays, etc. ; c’est Sédécias, oncle du roi Jéchonias (voir verset 43) : Nabuchodonosor l’établit roi dans la Judée. ― Sur la surface, etc. Le prophète semble dire par là que le règne de Sédécias ne devait pas être solidement établi, et par conséquent de longue durée.
  5. Éz. 17,7 : Un autre aigle ; c’est-à-dire le roi d’Egypte, prince grand et puissant, mais moins que le roi de Babylone. Voir pour la signification des ailes et des plumes le verset 3. Le roi de Juda eut recours au roi d’Egypte pour en obtenir du secours contre les Chaldéens. Ce secours est représenté sous l’image de l’irrigation telle qu’elle se pratiquait en Egypte, c’est-à-dire en tirant de l’eau du Nil par des machines et en la répandant dans des rigoles faites exprès, qui la conduisaient dans les jardins et dans les champs.