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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2394

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[ch. xiv.]
L’ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU.

encore semblable à un filet jeté dans la mer, qui prend toutes sortes de poissons ;

48. Et, lorsqu’il est plein, les pêcheurs le retirant, puis, s’asseyant sur le rivage, ils choisissent les bons, les mettent dans des vases, et jettent les mauvais dehors.

49. Ainsi en sera-t-il à la consommation du siècle ; les anges viendront et sépareront les méchants du milieu des justes,

50. Et les jetteront dans la fournaise du feu. Là sera le pleur et le grincement de dents.

51. Avez-vous bien compris tout ceci ? Ils lui dirent : Oui.

52. Et il ajouta : C’est pourquoi tout scribe, instruit de ce qui touche le royaume des cieux, est semblable au père de famille qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.

53. Et il arriva que, lorsque Jésus eut achevé ces paraboles, il partit de là.

54. Or étant venu dans son pays, il les instruisait dans leurs synagogues ; de sorte que saisis d’étonnement, ils disaient : D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ?[1]

55. N’est-ce pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle point Marie ? et ses frères, Jacques, Joseph, Simon et Jude ?[2]

56. Et ses sœurs, ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ?

57. Et ils se scandalisaient de lui. Mais Jésus leur dit : Un prophète n’est pas sans honneur si ce n’est dans sa patrie et dans sa maison.

58. Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.[3]

CHAPITRE 14.

Mort de saint Jean-Baptiste. Multiplication des cinq pains et des deux poissons. Jésus et Pierre marchent sur les eaux. Vertus des vêtements de Jésus-Christ.
1. En ce temps-là Hérode, le tétrarque, apprit la renommée de Jésus ;[4]
  1. Matth. 13,54 : Voir Marc, 6, 1 ; Luc, 4, 16. ― * Étant venu dans son pays, Nazareth.
  2. Matth. 13,55-56 : Ses frères, ses sœurs, c’est-à-dire ses cousins, ses cousines, ses parents en général. Voir la note sur Matthieu, 12, 46. ― * Jacques est saint Jacques le Mineur, un des douze apôtres. Jude est l’apôtre saint Jude, l’auteur de l’épître catholique qui porte son nom. Simon fut le successeur de saint Jacques le Mineur, son frère, sur le siège de Jérusalem. On ne connaît de Joseph (ou Josès, comme l’appelle le texte grec) que son nom. Ces quatre cousins de Notre-Seigneur étaient fils de Cléophas, et d’une Marie qui était sœur aînée de la sainte Vierge, suivant les uns ; sa belle-sœur suivant les autres, Cléophas étant le frère de saint Joseph, époux de la sainte Vierge.
    Matth. 13,55 : Voir Jean, 6, 42.
  3. Matth. 13,58 : À cause de leur incrédulité ; pour les punir de leur incrédulité.
  4. Matth. 14,1 : Voir Marc, 6, 14 ; Luc, 9, 7. ― On donnait le titre de tétrarques à des princes qui gouvernaient la quatrième partie d’un royaume démembré. ― * Hérode le tétrarque s’appelait aussi Antipas et il était fils, comme Archélaüs (voir Matthieu, 2, 22), d’Hérode le Grand et de Malthace la Samaritaine. Après la mort de son père, il devint tétrarque de la Galilée et de la Pérée. Il épousa d’abord une fille du roi arabe Arétas mais se lia ensuite avec Hérodiade, sa nièce, femme de son demi-frère, Hérode Philippe (voir Matthieu, 14, 3). Cette liaison coupable fit de lui le meurtrier de saint Jean-Baptiste et amena plus tard sa ruine, comme il est dit, note sur Matthieu, 14, 3. C’est à cet Hérode que Pilate envoya Notre-Seigneur, (voir Luc, 23, 7-12). C’était un esprit faible, superstitieux, rusé et sans