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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2681

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21. Quant à Moïse, depuis les temps anciens, il a, en chaque ville, des hommes qui le prêchent dans les synagogues, où on le lit tous les jours de sabbat.

22. Alors il plut aux apôtres et aux anciens, avec toute l’Eglise, de choisir quelques-uns d’entre eux, et de les envoyer, avec Paul et Barnabé, à Antioche : Jude, qui est surnommé Barsabas, et Silas, qui étaient des principaux entre les frères,[1]

23. Ecrivant par eux : Les APOTRES et les prêtres, frères, aux frères d’entre les gentils, qui sont à Antioche, et en Syrie et en Cilicie, salut.[2]

24. Comme nous avons appris que quelques-uns sortant d’au milieu de nous vous ont troublés par leurs discours, en bouleversant vos âmes, quoique nous ne leur eussions donné aucun ordre,

25. Il a plu à nous tous de choisir des personnes et de les envoyer vers vous avec nos très chers Barnabé et Paul,

26. Hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.

27. Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous rapporteront les mêmes choses de vive voix.

28. Car il a semblé bon à l’Esprit-Saint et à nous, de ne vous imposer aucun autre fardeau que ces choses-ci, qui sont nécessaires :

29. Que vous vous absteniez de ce qui a été sacrifié aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de la fornication ; en vous en abstenant, vous agirez bien. Adieu.[3]

30. Ces envoyés donc se rendirent à Antioche, et, les fidèles rassemblés, ils remirent la lettre.

31. Quand ils l’eurent lue, ils éprouvèrent beaucoup de joie et de consolation.

32. Et comme Jude et Silas étaient eux-mêmes prophètes, ils consolèrent les frères et les fortifièrent par de nombreux discours.[4]

  1. Act. 15,22 : Aux anciens, aux prêtres. ― Jude… Barsabas n’est nommé que dans ce chapitre. ― Silas, qui apparaît ici pour la première fois, devint un des compagnons de saint Paul, qu’il suivit dans sa mission en Macédoine (voir Actes des Apôtres, 15, 40 ; 17, 4). Il demeura à Bérée quand saint Paul quitta cette ville, mais il rejoignit ensuite l’Apôtre à Corinthe où il continua probablement quelque temps à prêcher l’Evangile. Silas n’est qu’une contraction de Silvanus et c’est sous ce dernier nom que saint Paul le mentionne dans ses Epîtres. Le Silvanus par lequel saint Pierre envoya sa première Epître aux Eglises de l’Asie Mineure est probablement le même.
  2. Act. 15,23 : Par eux, littéralement : Par leurs mains, voir Actes des Apôtres, 5, 12. ― En Syrie. Voir Matthieu, 4, 24. ― En Cilicie. Voir Actes des Apôtres, 5, 9.
  3. Act. 15,29 : Il était d’autant plus nécessaire de défendre expressément aux gentils la fornication, qu’elle passait généralement chez eux pour une chose permise. Quant au sang et à la chair des animaux étouffés, cette défense avait été faite aux hommes aussitôt après le déluge. Saint Jacques est d’avis qu’on la maintienne, soit pour inspirer de plus en plus aux gentils convertis l’horreur du meurtre et du sang ; soit afin que les Juifs eussent moins d’aversion pour les gentils qui embrassaient le christianisme, en les voyant d’accord avec eux sur un point qu’ils regardaient comme un des plus importants. Toutefois cette défense n’était que temporaire.
  4. Act. 15,32 : Tous ceux qui avaient le don d’interpréter les Ecritures et de parler des choses de Dieu étaient appelé prophètes, aussi bien que ceux qui étaient inspirés pour prédire l’avenir.