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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/27

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XIX
AVERTISSEMENT.


l’Eglise romaine. C’est encore d’après ses conseils que, dans le volume consacré au Nouveau Testament, nous avons ajouté une noté supplémentaire dont le but est d’appuyer par des exemples celle qui a rapport aux expressions, les frères, les sœurs de Jésus (Matth., xii, 46 ; xiii, 35, 56), « point très important, dit le P. Grenier, dont nos frères séparés se servent tous les jours pour égarer nos pauvres catholiques. »

Nous venons de dire en quoi nous avons tâché de mieux faire que nos devanciers, et par quelle voie nous avons cherché à y parvenir. Avons-nous atteint ce but ? on en jugera. Evidemment, quant à nous, si nous ne pensions pas que notre travail, envisagé sous les nombreux et divers points de vue qu’il embrasse, réunit au moins quelques avantages de plus que les autres travaux de même genre, nous n’aurions jamais eu l’idée de le publier, ou plutôt nous l’aurions abandonné, dès que nous aurions reconnu l’inanité de nos efforts. Mais avons-nous réussi de manière à être satisfait de notre œuvre, à la juger, non plus par comparaison avec les autres traductions françaises, mais avec le modèle dont nous avons entrepris la copie, c’est-à-dire la Vulgate, le livre que tout homme versé dans les matières bibliques considère comme le plus difficile à faire passer dans notre langue ? Sous ce rapport, personne assurément ne jugera notre traduction plus sévèrement que nous ne l’avons fait nous-méme, parce que personne n’a mieux compris toute l’étendue des difficultés que présente un pareil travail, non seulement pour le langage et pour le style, mais pour le sens exégétique et théologique. Aussi n’est-ce pas sans dessein que, dès les premiers mots de cet avertissement, nous avons déclaré que, malgré nos quarante années consacrées à l’étude des diverses branches de la science biblique, nous n’aurions pas osé entreprendre une tâche aussi difficile, si nous n’y avions été fortement engagé par des hommes dont l’autorité doit être du plus grand poids pour nous. Nous sommes donc pleinement convaincu que dans quelques passages sur le sens desquels different entre eux, et les théologiens, et les commentateurs, et les Pères eux-mêmes, nous avons pu ne pas choisir le sentiment le mieux fondé, malgré la comparaison la plus minutieuse des divers moyens qu’offre à un traducteur la critique sacrée, aussi bien que l’herméneutique et l’exégèse. Nous ne sommes pas moins convaincu qu’en ce qui touche au langage et au style, plusieurs imperfections ont pu nous échapper, les unes par inadvertance, les autres par suite du système de littéralité que nous avons adopté.

Quant aux notes qui accompagnent notre traduction, il en est quelques-unes qui, au premier abord, paraîtront peut-être trop scientifiques ; mais, comme cette traduction est destinée à tous les catholiques indistinctement, et par conséquent aux hommes instruits et même aux savants, aussi bien qu’à ceux dont l’esprit est moins cultivé, nous avons cru qu’elles ne seraient pas sans quelque utilité. Encore ici, nous n’hé-