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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2983

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3. Et de la fumée du puits sortirent des sauterelles qui se répandirent sur la terre, et il leur fut donné une puissance comme la puissance qu’ont les scorpions de la terre.

4. Il leur fut commandé de ne point nuire à l’herbe de la terre, ni à rien de vert, mais seulement aux hommes qui n’auraient pas le signe de Dieu sur le front.

5. Et il leur fut donné non de les tuer, mais de les tourmenter durant cinq mois ; or la douleur qu’elles font souffrir est semblable à celle que cause un scorpion, lorsqu’il pique l’homme.

6. En ces jours-là les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas, ils souhaiteront de mourir, et la mort s’enfuira d’eux.[1]

7. Or ces sauterelles apparentes étaient semblables à des chevaux préparés au combat ; et sur leurs têtes étaient comme des couronnes semblables à de l’or, et leurs faces étaient comme des faces d’homme.[2][3]

8. Et elles avaient des cheveux comme des cheveux de femme, et leurs dents étaient comme des dents de lion.

9. Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme le bruit des chariots à beaucoup de chevaux, courant au combat ;

10. Elles avaient des queues semblables à celles des scorpions, et à leurs queues étaient des aiguillons ; or leur pouvoir était de nuire aux hommes durant cinq mois.

11. Elles avaient au-dessus d’elles, pour roi, l’ange de l’abîme, dont le nom en hébreu est Abaddon, en grec Apollyon, et qui s’appelle en latin l’Exterminateur.

12. Le premier malheur est passé, et voici encore deux malheurs qui viennent après ceux-ci.

13. Le sixième ange sonna de la trompette, et j’entendis une voix partant des quatre coins de l’autel d’or qui est devant Dieu ;[4]

14. Elle dit au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d’Euphrate.[5]

  1. Ap. 9,6 : Voir Isaïe, 2, 19 ; Osée, 10, 8 ; Luc, 23, 30.
  2. Ap. 9,7 : Voir Sagesse, 16, 9.
  3. Ap. 9,7 et suivants : « La description qui suit emprunte ses traits aux sauterelles naturelles, mais en les transformant et les agrandissant d’une façon merveilleuse. La tête de ces animaux, semble sortir du thorax, comme celle du cheval sort du plastron qui recouvre son poitrail (voir Job, 39, 20 ; Joël, 2, 4) ; à Naples, on les appelle encore cavaletti, en Allemagne Heupferde, c’est-à-dire chevaux du foin. Elles ont à la tête une protubérance ou crête à reflet d’un jaune vert : c’est le diadème d’or. Cette tête offre, en outre, une vague ressemblance avec le profil du visage humain. Leurs longues antennes rappellent des cheveux de femmes, leur voracité les dents du lion (voir Joël, 1, 6), leur dur thorax une cuirasse de fer. Pour le bruit de leurs ailes, comparer à Joël, 2, 5. » (CRAMPON)
  4. Ap. 9,13 : « Aux quatre coins de l’autel étaient placées quatre cornes, emblèmesde la puissance de la prière et du sacrifice (voir Exode, 30, 3). L’autel d’où part la voix est celui-là même où les prières des saints montaient devant Dieu (voir Apocalypse, 8, verset 3 et suivants) : elles ont été exaucées et ont obtenu de Dieu la plaie qui va être décrite. » (CRAMPON)
  5. Ap. 9,14 : Les quatre anges, « probablement de bons anges, quoiqu’ils soient présentés comme liés ; ce qui lie les anges, dit Bossuet, ce sont les ordres suprêmes de Dieu. ― L’Euphrate est mis ici par figure : c’est de là que, dans l’Ancien Testament (voir Isaïe, 7, 20 ; 8, 7 ; Jérémie, 46, 10) partaient les armées ennemies pour ravager les Juifs infidèles. » (CRAMPON) ― Le grand fleuve d’Euphrate a sa source en Arménie, arrose la Syrie, la Mésopotamie et la Babylonie et après s’être mêlé au Tigre, se jette dans le golfe Persique.