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APPENDICE.


« Tous les chants nationaux, dit Herder, semblent avoir pris pour programme l’éloge de Jérusalem et de Sion. » Une foule de Psaumes sont consacrés à célébrer ses louanges, cxxi, lxxxvi, xlvii, cxxiv, cxx, etc., etc. Dans les prophètes, elle devient comme la capitale du monde entier et son nom est celui même de l’Eglise que doit fonder le Messie. Belle est sa situation ; elle est comme la joie de toute la terre, Psaume xlvii, 2. Centre de la théocratie et centre du monde ancien, elle deviendra le point d’attraction de tout l’univers, la montagne où afflueront tous les peuples, Jérémie, iii, 17 ; Isaïe, ii, 2-4 ; Zacharie, ii, 10, 11 ; xiv, 16-21. Sa gloire ne finira même pas avec l’histoire de Juda et d’Israël ; l’Église s’appellera la Jérusalem nouvelle et S. Jean, dans l’Apocalypse, nous dépeindra le ciel sous les traits de Jérusalem. « J’ai vu la cité sainte, la Jérusalem nouvelle descendant du ciel, parée comme une épouse qui va recevoir son époux. » Apocalypse, xxi, 2.

Note 16, p. 648. — LE TEMPLE DE SALOMON.

La plus grande œuvre de Salomon fut la construction du temple de Jérusalem. Il importe, pour l’intelligence de tous les livres de la Sainte Ecriture postérieurs à cette époque, d’en avoir une idée nette et précise.

Le temple fut construit sur le mont Moriah, dans la partie nord-est de Jérusalem, sur des fondements qui nécessitèrent des travaux gigantesques. Il consistait en un édifice de proportions relativement restreintes et en plusieurs grandes cours. L’édifice, Beth Yehovah ou maison de Dieu, était rectangulaire ; il comprenait trois parties : un vestibule, ’oulam ; le Saint, Qodesch ou Hékal, et le Saint des saints, Debir ou Qodesch haqqodaschim. Le Saint des saints, ayant dix mètres environ dans ses trois dimensions, était séparé du Saint par un mur et par une porte devant laquelle était suspendu un voile ou tapis. Il contenait l’arche d’alliance, que deux chérubins, de forme colossale, couvraient de leurs ailes étendues, et les tables de la loi. Le Saint, élevé de quinze mètres et long de vingt, renfermait l’autel des parfums, dix chandeliers d’or à sept branches et dix tables d’or sur lesquelles on plaçait les pains de proposition. En avant du Saint s’élevait le vestibule ou portique, de cinq mètres de longueur, de dix de largeur, et probablement de trente de hauteur. Il était séparé du Saint par une porte à deux battants, en bois de cyprès doré. Aux côtés latéraux de l’édifice étaient adossées de petites cellules.

La maison de Dieu n’était pas destinée à servir, comme nos églises, de lieu de réunion aux fidèles : c’était exclusivement la demeure du Seigneur, inaccessible aux mortels. Aucun Israélite ne pouvait y entrer. Seuls, les prêtres avaient le droit de pénétrer dans le Saint. Quant au Saint des saints, il était fermé à tous, au grand-prêtre lui-même, qui n’y avait accès qu’une fois par an.

Les cérémonies du culte et les assemblées des adorateurs de Jéhovah avaient lieu dans les parvis ou cours fermées qui entouraient le sanctuaire. 1o Une première cour était réservée aux prêtres et aux lévites. Là était l’autel d’airain ou autel des holocaustes, sur lequel brûlait un feu perpétuel et sur lequel on offrait les sacrifices sanglants. A côté, étaient la mer d’airain et les divers ustensiles nécessaires pour l’immolation des victimes. 2o Une autre cour appelée Parvis extérieur, d’un niveau plus bas que la précédente, nommée Parvis intérieur, était réservée, à l’exclusion des incirconcis, aux Israélites, qui assistaient de là à la célébration des sacrifices. Salomon n’eut pas le temps de l’achever; elle ne fut terminée que par ses successeurs.

PLAN DU TEMPLE DE SALOMON