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APPENDICE.

COUPE LONGITUDINALE DU TEMPLE DE SALOMON

Note 17, p. 907. — JÉRUSALEM AU TEMPS DE NÉHÉMIE

La topographie de l’ancienne Jérusalem est fort mal connue. Il est très difficile de se faire une idée exacte de la ligne que suivaient les murailles de la ville et de la position des portes ouvertes dans ces murailles. Voici ce qu’on peut dire avec vraisemblance sur ce sujet, pour rendre plus intelligible les livres d’Esdras et quelques autres livres de l’Écriture.

« Jérusalem, avant sa destruction par les Romains, était environnée de trois murs : le premier ou l’ancien mur ; le second mur, et le mur nouveau ou d’Hérode Agrippa. — Le premier et le plus ancien de ces trois murs commençait au nord près de la tour Hippicus ; il courait de cette tour, sur le penchant septentrional de Sion. jusqu’au Xystus, ou pont jeté sur le Tyropéon, et se terminait à la vallée, à l’ouest du Temple. De la même tour Hippicus, ce premier mur allait du côté opposé, autour de Sion, jusqu’à la porte du Fumier ou des Esséniens ; de là, il tournait, du côté du sud, vers la fontaine de Siloé, faisait ensuite un coude en tournant vers le nord, au-dessus de l’étang de Salomon et finissait à la vallée à l’orient du Temple. Ce mur avait soixante tours.

 Le second mur commençait à la porte du premier mur qui était appelé Gennath ; il environnait à l’ouest et au nord l’Akra ou la ville basse et se terminait à la forteresse Antonia. Cette forteresse était placée au nord-ouest du Temple ; la porte Gennath à peu près à l’est de la tour Hippicus et près de cette tour. Sur ce second mur étaient quatorze tours.

» Le troisième mur, appelé aussi le mur d’Hérode Agrippa, parce qu’il fut bâti ou du moins commencé par ce prince, prenait aussi son origine à la tour Hippicus, courait de là, vers le nord, jusqu’à la tour Pséphinas, le point le plus au nord de la ville, passait près du monument d’Hélène, et enfin se rattachait à l’ancien mur dans la vallée de Cédron. Ce troisième mur embrassait ainsi toute la partie de la ville formée, depuis son rétablissement, au nord de l’Akra et du mont Moriah.

» Maintenant pour ce qui regarde les portes, nous remarquerons d’abord que le deuxième livre d’Esdras ou le livre de Néhémie donne trois fois tout le pourtour des murs de Jérusalem. Premièrement, d’après le chapitre II, 13-15, Néhémie fait le tour de Jérusalem en partant de la porte de la Vallée, et après avoir visité l’enceinte de la ville, il revient à la même porte. La direction que suivit Néhémie est assez clairement indiquée en cet endroit, vers. 15 ; puisqu’il remonta le torrent de Cédron, il allait du sud au nord. En second lieu, d’après le chapitre III, où est racontée la reconstruction des murailles, cette reconstruction commence par la porte des Brebis, que construisirent les prêtres (vers 1), et finit par la même porte des Brebis (vers. 32). La porte des Eaux (vers. 26) est placée au levant. Enfin le chapitre XII, 31-40, fait connaître comment, après l’achèvement des murs, deux chœurs les parcoururent dans la cérémonie de la dédicace, en partant d’un même point et allant dans des directions opposées. Les deux chœurs se rencontrèrent près du Temple (vers, 40), et par conséquent à l’orient de la ville. Ils partirent donc d’un point situé au couchant (vraisemblablement de la porte de la Vallée); le premier chœur se dirigea à droite, c’est-à-dire vers le midi, en faisant le tour de Sion ; le second chœur prit sa direction vers le nord. Or, si l’on compare ces trois passages de Néhémie, voici, ce semble, l’ordre qu’on peut établir dans la position des portes :