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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/3040

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APPENDICE.


le résumé : Consolez-vous, mon peuple, consolez-vous, dit votre Dieu, xl, 1. Il se partage en trois séries de discours, symétriquement divisés par groupes de neuf, 3 × 3. — Première section xl-xlviii. Discours : 1o xl ; 2o xli ; 3o xlii-xlii, 13 ; 4o xliii, 14. xliv, 5 ; 5o xliv, 6-23 ; 6o xliv, 24-xlv ; 7o xlvi ; 8o xlvii ; 9o xlviii. — Seconde section : xlix-lvii. Discours : 1o xlix ; 2o l ; 3o li ; 4o lii, 1-12 ; 5o lii, 13-liii ; 6o liv ; 7o lv ; 8o lvi, 1-8 ; 9o lvi, 9-lvii. — Troisième section : lviii-lxvi. Discours : 1o lviii ; 2o lix ; 3o lx ; 4o lxi ; 5o lxii ; 6o lxiii, 1-6 ; 7o lxiii, 7-lxiv ; 8o lxv ; 9o lxvi. — On peut regarder comme certaines les subdivisions de la seconde et de la troisième sections ; au milieu de la première, il n’est pas aussi aisé de voir où commencent et où finissent les discours particuliers. La fin de la première et de la seconde sections est marquée par le même verset final : Il n’y a point de paix pour les impies, dit le Seigneur, xlviii, 22 ; lvii, 21 ; celle de la troisième reproduit la même pensée, en termes plus énergiques : Leur ver ne mourra pas et leur feu ne s’éteindra pas, lxvi, 24.

Voici quel est le sujet de la seconde partie. « Les prophéties contenues dans ses trois sections ne sont que des variations d’un même thème, mais elles ont cependant chacune une pensée fondamentale particulière et une modalité propre, annoncée du reste dès les premiers mots. Elles ont pour sujet principal de consoler le peuple et de l’exhorter à la pénitence, en lui annonçant le salut qui est proche. De plus, dans chaque section, le Prophète établit un contraste et une sorte d’antithèse qu’il met au premier plan ; dans la première, xl-xlviii, c’est la lutte de Jéhovah et des idoles, d’Israël et des païens ; dans la seconde, xlix-lxii, c’est l’opposition entre les souffrances du serviteur de Jéhovah [le Messie] dans le présent et sa glorification dans l’avenir ; dans la troisième, c’est la contradiction d’Israël lui-même, hypocrite, impie, apostat d’une part, et de l’autre, fidèle, malheureux, persécuté. La première section, annonce la délivrance de la captivité de Babylone ; cette délivrance est l’accomplissement des prophéties, la honte et la ruine des idoles et de leurs adorateurs. La seconde nous montre les humiliations profondes du serviteur de Jéhovah devenant la source de sa gloire et élevant en même temps Israël lui-même à la hauteur de sa vocation divine. Enfin ce n’est pas sans raison que Hahn a trouvé le résumé des idées principales des trois sections dans les trois propositions du vers. 2 du ch. xl : Sa malice est arrivée au terme, son iniquité a été pardonnée, elle a reçu de la main du Seigneur une double peine pour tous ses péchés. La fin de la captivité de Babylone est, en effet, l’idée-mère de la première section ; l’expiation du péché par le sacrifice volontaire du serviteur de Jéhovah, l’idée-mère de la seconde, et la gloire, surpassant de beaucoup les souffrances expiatrices, l’idée-mère de la troisième. La promesse s’élève ainsi par degrés dans les discours 3 × 8[illisible], jusqu’à ce qu’elle atteigne enfin son apogée, lxv-lxvi, où le temps et l’éternité se confondent ensemble. » (Delitzsch.)

La première section annonce donc la délivrance des Juifs captifs par Cyrus. « Mais ce roi terrestre ne fera que peu de choses, comparativement à ce qu’il y a à faire : un autre joug, bien plus pénible que celui de Babylone, pèse sur Israël et sur l’humanité entière, c’est le joug du péché. Un libérateur paraîtra, plus puissant que Cyrus et que tous les rois de la terre, il délivrera son peuple de la servitude du péché et fondera un royaume dans lequel entreront tous ceux qui voudront le servir et reconnaître son empire. Ce ne sera qu’une partie du peuple, au reste, qui retournera à Jéhovah et sera une semence sainte, Isaïe, x, 22 ; vi, 13. C’est à ce faible reste que Jéhovah adresse d’une manière toute particulière sec prophéties sur l’œuvre qu’accomplira son Serviteur… Les ch. xl-xlviii mettent en lumière la majesté de Jéhovah qui se manifeste par la délivrance matérielle de son peuple ; mais déjà apparaissent les promesses de la délivrance spirituelle. La personne du Serviteur de Dieu forme le centre et le point culminant dans les ch. xlix-lvii. Enfin nous contemplons les résultats de l’œuvre du Serviteur et la félicité de ses élus, lviii-lxvi. » (Schmitz.)

« Relativement au langage, il n’y a rien de plus achevé, de plus lumineux dans tout l’Ancien Testament que cette trilogie de discours d’Isaïe. Dans les ch. i-xxxix, le langage du prophète est généralement plus concis, plus lapidaire, plus plastique, quoique déjà, là aussi, son style sache prendre toutes sortes de couleurs. Mais ici, xl-lxvi, où il n’est plus sur le terrain du présent, où, au contraire, il est ravi dans un lointain avenir comme dans sa patrie, le langage lui-même prend en quelque sorte le caraclère de l’idéal et je ne sais quoi d’éthéré ; il est devenu semblable à un large