Gessen. Un certain nombre de passages rappellent les usages pharaoniques :
— xx, 5, les chefs, schoterim, qui font penser par leur
nom même aux scribes égyptiens et en remplissent les fonctions en
temps de guerre ; — xxvii, 1-8, les pierres enduites de chaux dont on
se sert pour écrire ; — xxv, 2, la bastonnade infligée pour certaines
fautes de la même manière que nous la représentent les monuments
égyptiens ; — xi, 10, les nombreux canaux dans lesquels on distribuait
l’eau du Nil et que les auditeurs, auxquels l’orateur s’adresse,
ont vu de leurs yeux ou connaissent par le récit de leurs pères ; —
vii, 15, et xxviii, 60, les maladies dont les Hébreux ont souffert en
Egypte, etc. Les nombreuses prescriptions du Pentateuque contre la
lèpre prouvent qu’elles ont été portées en un temps proche de la
sortie d’Egypte, parce que c’est surtout à cette époque que ce mal
terrible a été fréquent parmi les Hébreux, Deut., vii, 15 (1) .
Enfin l’authenticité du Pentateuque est confirmée par les archaïsmes et les locutions qui lui sont propres. Les livres de Moïse ont une couleur antique, qui est produite par des mots et des formes vieillis depuis, comme aussi par le caractère poétique de sa prose et la puissante originalité de sa poésie. Ces archaïsmes ne se rencontrent déjà plus dans le livre de Josué. Le Pentateuque ne contient d’ailleurs d’autres mots étrangers que des mots égyptiens. Tout nous prouve ainsi qu’il a été écrit au temps de l’exode et qu’il est l’œuvre de Moïse, comme l’a toujours enseigné la tradition juive et chrétienne (2) .