sac d’avoine pour l’entendre chanter chaque matin.
— Oui ? Eh bien, moi, un réveille-matin fait mon affaire. Je l’arrête de sonner quand je veux et ça finit là. Puis, il ne mange pas d’avoine ni de sarrasin, répond la pratique et prosaïque Zélie.
La chose s’est finalement ébruitée. Certes, la tante Françoise ne raconte pas ses affaires. Elle avait agi en secret, mais tout finit par se savoir. Alors, l’on a appris avec un étonnement bien compréhensible, que cette vieille avare, rapace, grippe-sou, âpre au gain, qui se refuse absolument tout, a donné cent piastres aux pères missionnaires pour acheter, catéchiser et instruire un petit chinois.
Lorsqu’on lui parle de la chose, elle déclare candidement :
— J’aime ça, moi, les petits chinois !
L’abonnement au journal est expiré et comme Zélie ne l’a pas renouvelé, l’on est sans gazette depuis une semaine.
La tante — Est-ce qu’on va rester longtemps sans avoir rien à lire ? C’est ennuyant ça.
La nièce, sèchement — Le notaire est-ce qu’il vous a dit que je devais vous fournir le journal chaque jour ? Vous lirez votre livre de messe.