Page:Laberge - Fin de roman, 1951.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
fin de roman

Confitures aux pêches

L’on est au mois de septembre et Zélie fait ses provisions d’hiver qu’elle serre dans sa cave. Déjà, elle a d’innombrables bouteilles de jus de tomates et d’autres de ketchup, puis sur les tablettes s’alignent des pots de confitures aux fraises, aux framboises, aux cerises, aux melons, qui voisinent avec des tomates en conserve, des marinades, du vin domestique et les six bouteilles d’eau bénite de la tante Françoise. Celle-ci descend à la cave pour voir si elle ne manquera de rien pendant la dure saison.

— Il me semble, dit-elle, que tu en as moins que l’an dernier. Il y a encore de la place pour mettre quelques pots. Tu devrais faire des confitures aux pêches.

— Croyez-vous que je vais payer $1.80 pour un petit panier de fruits ?

— J’aime ça, moi, les confitures aux pêches.

— Vous aimez ça ? Et votre ami le notaire est-ce qu’il a dit que je devais vous régaler de confitures aux pêches ?

La cueillette des framboises

C’est le temps de la cueillette des framboises. Elles ont mûri subitement. Alors, les fermiers et les horticulteurs cherchent fébrilement des aides et engagent toute la jeunesse qu’ils peuvent trouver. On voit quinze à vingt femmes, filles et fillettes dans un champ, faisant la récolte des fruits qui seront portés à la ville à la fin de l’après-midi. Elles reçoivent trois sous par boîte qu’elles cueillent et l’ambition est grande parmi les ouvrières.