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fin de roman

L’enfant s’éloigna et revint l’instant d’après, apportant un tablier.

— Tiens, dit-elle, mets ça sur toi.

— Non, mais est-elle fine, est-elle intelligente ! s’exclama la belle-sœur Emma.

— Oui, certain. Et j’en connais de treize ans qui ont moins de comprenure qu’elle, déclara Rosalba, femme de Guillaume.

Tout le monde rit, car l’on comprenait qu’elle voulait parler de Farina, fille de Thérèse.

Alors, après avoir bien mangé et bien bu, chacun partit satisfait.

Ce mardi soir là, Thérèse s’était couchée en fureur de n’avoir pas été invitée au festin de famille, mais la journée du lendemain devait lui apporter d’autres ennuis. En effet, elle était encore au lit lorsque le timbre du téléphone résonna. C’était sa sœur Louise, la femme de Dupras.

— Écoute, fit-celle-ci, j’imagine que tu sais déjà qu’il y a eu veillée de famille hier soir chez René. Nous autres, nous étions invités, mais nous sommes restés chez nous, sachant que tu n’y serais pas. Je tenais à t’en avertir, car tu sais, il va y avoir des bavassements et nous voulons être en dehors de ça, car Guillaume cherche par tous les moyens à nous brouiller les uns avec les autres.

— C’est bon, c’est bon, répondit Thérèse. J’ai passé la soirée à la maison et je ne me suis pas ennuyée. Chacun est parfaitement libre d’inviter qui lui plait et chacun est libre aussi d’aller où ça lui plait. Toi, menteuse, attrape ! fit-elle mentalement.

Dix minutes plus tard, c’était la belle-sœur Léonie qui appelait à son tour.