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VII.



LES bessonnes furent confirmées le printemps qui suivit leur première communion. Cent-deux jeunesses reçurent le sacrement en cette circonstance. Il leur fut administré par le nouvel évêque du diocèse, Mgr Chagnon, un enfant de la paroisse, qui, à trente-huit ans, à peine, venait de recevoir la mitre et la crosse. Toute la population tenait à lui faire honneur et le curé et les marguilliers organisèrent une grande démonstration. Un cortège de voitures aussi nombreux que possible devait aller chercher le nouveau prélat la veille, dans le rang de la Blouse, chez ses vieux parents, où il faisait une courte visite, et l’escorter jusqu’à l’église. Là, en face du temple, se dressait une arche de sapins, comme celles de la procession de la Fête-Dieu. Au haut de la voûte de verdure était suspendue une mitre dorée, avec, sur une longue banderole l’inscription : « Il l’a bien méritée ».

Deux adresses, préparées, l’une par le vicaire et l’autre par les religieuses du couvent, devaient être présentées à Monseigneur à son arrivée, au nom des garçons et des filles qu’il allait le lendemain oindre du saint chrême et qui, depuis un mois, suivaient les exercices préparatoires.

Un grand souper avait été arrangé pour le soir au presbytère. Le curé avait invité le maire, les marguilliers, M. Thomas Dubuc, maître-chantre ; M. et Mme Chagnon, père et mère de l’évêque, et quelques notables.