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Page:Laberge - Quand chantait la cigale, 1936.djvu/47

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QUAND CHANTAIT LA CIGALE

Et elle se hâte, comme si quelqu’un allait venir, allait emporter les deux petits œufs bleus qui, par le miracle de l’amour, se briseront dans une semaine pour laisser éclore des oiseaux qui seront plus tard les chanteurs des bois.

Pauvre chère tante Eulalie !

Les chaudières sont remplies de belles framboises rouges. L’on retourne vers la maison.

Et tout en marchant :

— C’est curieux. Albert est instruit. C’est un bon garçon et cependant, il ne va jamais à l’église. Ce n’est sûrement pas par négligence.

— Non certainement, répond Dearest. Voyez-vous, il a ses idées et il les suit. Il n’est pas pire pour cela, croyez-moi.

— Je le sais bien.

Et après une pause, avec âme :

— Ce qui me ferait le plus plaisir, ce serait qu’il vienne un dimanche avec moi à la grand’messe !

Pauvre tante Eulalie !