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Page:Labiche - Le Mystère de la rue Rousselet, 1861.djvu/8

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NAZAIRE, offensé.

Charivari ! Il suffit, madame, je vais serrer mon instrument. (Il va replacer son violon ainsi que l’archet sur le petit tabouret.)

AGATHE.

Et souvenez-vous qu’aucun bruit, aucun bavardage ne doit attirer l’attention sur cette maison… (Mystérieusement.) Il faut qu’elle paraisse inhabitée, parce que…

NAZAIRE, avec curiosité.

Parce que ?…

AGATHE.

Parce que j’ai des raisons pour qu’il en soit ainsi.

NAZAIRE, décontenancé.

Ah !

AGATHE.

Vous avez compris… silence, mystère et discrétion.

NAZAIRE.

Oh ! madame, je suis le tombeau des secrets. (À part.) surtout de ceux que je ne sais pas. (Haut.) Même que ce matin… à sept heures… car on ne me permet pas de sortir passé sept heures… comme je venais de chercher mon lait… j’ai été accosté par un monsieur…

AGATHE, inquiète.

Un monsieur vous a parlé ? il vous a adressé des questions ?

NAZAIRE.

Oh ! je vous en réponds !… Il m’a dit : « Vous êtes le domestique de la maison n°4 ? »

AGATHE.

Qu’avez-vous répondu ?

NAZAIRE.

J’ai répondu : Monsieur, j’en ignore…

AGATHE.

Très-bien !

NAZAIRE.

Alors, il a ajouté : « Votre maître s’appelle monsieur Duplantoir ?

AGATHE, vivement.

Duplantoir ! Il n’a pas dit un autre nom ?