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Page:Labiche - Les Précieux, comédie en un acte, mêlée de chant, 1855.djvu/10

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Delphine, bas.

Je ne sais pas, ma tante.

Madame Gaudin

Mais, où allez-vous chercher tous ces mots mélodieux ?

Vertchoisi

Oh ! nous ne les puisons pas dans le dictionnaire de monsieur l’Académie française !

Ulric, grinçant.

Oh ! l’Académie française !

Madame Gaudin, le calmant.

Voyons !… calmez-vous… Que ferons-nous, aujourd’hui ?… je propose une promenade.

Vertchoisi

Adopté !

Madame Gaudin

Vous paraissez aimer la campagne, Monsieur de Vertchoisi ?

Vertchoisi

Si je l’aime ?… c’est-à-dire que c’est une infirmité… je serai obligé de m’en faire opérer…

Ulric, avec amertume.

Ah ! tu crois à la campagne, toi ?

Vertchoisi

Je ne m’en cache pas… j’aime les bois, les prés, les fleurs…

Ulric

Moi ! je ne crois pas aux fleurs !…

Madame Gaudin

Monsieur Ulric… je vous demande grâce pour mes rosiers.

Ulric

Les rosiers sont des petits bâtons qui tiennent la place des asperges…

Madame Gaudin, avec enthousiasme

Qu’il est amer !… Du chicotin ! pur chicotin ! (À Ulric.) Mais votre cœur est donc sourd et muet ?

Ulric. [Delphine, Madame Gaudin, Ulric, Vertchoisi.]

Si cela était. Madame… vous seriez bientôt son abbé de l’Épée.

Madame Gaudin, transportée.

Son abbé de l’Épée ! Ah ! que c’est joli ! C’est outrageusement galant !

Fulbert *, entrant, et très haut. [Delphine, Madame Gaudin, Fulbert, Ulric, Vertchoisi.]

Madame, c’est la blanchisseuse de gros !

Madame Gaudin, révoltée.

Animal !

Vertchoisi

Butor !