Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/317

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Emmeline.

Oui, maman… (À part.) Voilà deux fois qu’elle me renvoie ! Oh ! il y a quelque chose !

Elle disparaît.

Malingear.

Je vous disais donc que le monde était prompt à interpréter les démarches les plus naturelles, les plus innocentes… Mais il est de la sagesse d’un père de couper court à ces vagues rumeurs par une explication nette et franche.

Madame Malingear, bas à son mari.

Très bien !

Malingear.

Ce que nous attendons de vous, c’est une réponse loyale.

Frédéric, se levant.

Laissez-moi vous remercier, avant tout, monsieur Malingear, d’avoir placé la question sur un terrain que la crainte seule m’empêchait d’aborder. Je n’éprouve aucun embarras maintenant à vous avouer que j’aime mademoiselle Emmeline, et que le plus doux de mes rêves serait de l’obtenir en mariage.

Madame Malingear, à part.

Je m’en doutais.

Malingear, se levant, ainsi que sa femme.

À la bonne heure, ceci est clair !… Oserais-je vous demander maintenant quelques renseignements…

Frédéric.

Sur ma famille. : . sur ma profession ?… Bien volontiers. Je suis avocat.

Malingear.

Ah bah ! Excusez mon étonnement… mais, depuis deux mois que j’ai l’honneur de vous connaître, vous êtes toujours sur mon piano…