Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/42

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PERRICHON, assis.

Ma femme !… ma fille !… Ah ! je me sens mieux !…

HENRIETTE, lui présentant un verre d’eau sucrée.

Tiens !… bois !… ça te remettra…

PERRICHON

Merci… quelle culbute !

Il boit.
MADAME PERRICHON

C’est ta faute aussi… vouloir monter à cheval, un père de famille… et avec des éperons encore !

PERRICHON

Les éperons n’y sont pour rien… c’est la bête qui est ombrageuse.

MADAME PERRICHON

Tu l’auras piquée sans le vouloir, elle s’est cabrée…

HENRIETTE

Et, sans M. Armand, qui venait d’arriver… mon père disparaissait dans un précipice…

MADAME PERRICHON

Il y était déjà… je le voyais rouler comme une boule… nous poussions des cris !…

HENRIETTE

Alors, Monsieur s’est élancé !…

MADAME PERRICHON

Avec un courage, un sang-froid !… Vous êtes notre sauveur… car, sans vous, mon mari… mon pauvre ami.

Elle éclate en sanglots.
ARMAND

Il n’y a plus de danger… calmez-vous !