Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/95

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LE COMMANDANT

Pardon !… pour moi, la langue française est une compatriote aimée… une dame de bonne maison, élégante, mais un peu cruelle… vous le savez mieux que personne.

PERRICHON

Moi ?…

LE COMMANDANT

Et, quand j’ai l’honneur de la rencontrer à l’étranger… je ne permets pas qu’on éclabousse sa robe. C’est une question de chevalerie et de nationalité.

PERRICHON

Ah çà ! monsieur, auriez-vous la prétention de me donner une leçon ?

LE COMMANDANT

Loin de moi cette pensée…

PERRICHON

Ah ! ce n’est pas malheureux ! (À part.) Il recule.

LE COMMANDANT

Mais, sans vouloir vous donner une leçon, je viens vous demander poliment… une explication.

PERRICHON, à part.

Mathieu !… c’est un faux commandant.

LE COMMANDANT

De deux choses l’une : ou vous persistez…

PERRICHON

Je n’ai pas besoin de tous ces raisonnements. Vous croyez peut-être m’intimider ? Monsieur… j’ai fait mes preuves de courage, entendez-vous ! et je vous les ferai voir…

LE COMMANDANT

Où çà ?