Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/189

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Cécile, se reculant effrayée.

Mais, monsieur !…

Beaudéduit.

Oh ! pardon !… c’est un premier élan… Je vais faire ma demande…

Cécile.

Comment, monsieur, elle n’est pas faite ?…

Beaudéduit.

Non… M. votre père m’a raconté des histoires de… colzas, de sous-sol argileux… Je ne sais pas trop pourquoi… Mais, avant de m’adresser à lui, permettez-moi de m’assurer de vos sentiments. (Se posant.) Mademoiselle, j’ai trente-deux ans… (À part.) Bah ! je me décide pour trente-deux… (Haut.) On m’accorde quelque esprit… Du moins, on me l’a dit si souvent, que j’ai fini par le croire… Quant au physique… le voilà… je ne le cache pas !… il ne m’appartient pas de l’apprécier…

Cécile, très embarrassée.

Certainement… monsieur…

Beaudéduit.

Vous dites ?…

Cécile.

Je ne dis rien !

Elle baisse la tête.

Beaudéduit, à part.

Rien !… Je la trouve bien froide à mon égard. (Haut.) Enfin, mademoiselle, puis-je me flatter d’avoir produit sur vous quelque impression ?…

Cécile, intimidée.

Mais non, monsieur !