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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/233

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GAUDRION.

Je vous dis qu’elle est laide !

MADAME MÉNACHET.

Mais…

GAUDRION.

Silence !… ou je donne congé !

MADAME MÉNACHET.

Elle est affreuse… là !… D’abord, vous, toutes les femmes vous déplaisent… vous les détestez !…

GAUDRION.

Avec amour !

MADAME MÉNACHET.

Et ça, parce que, dans les temps, vous avez eu des désagréments avec une péronnelle.

GAUDRION.

Ne parlons pas de ça !… ou plutôt, si, parlons-en !… ça me fait plaisir… ça m’agace… ça me remonte !… je l’aimais, celle-là !… J’allais l’épouser… imbécile ! quand, un jour, j’ai la preuve qu’un autre… un nommé Adrien…

MADAME MÉNACHET.

Connu… vous m’avez déjà conté !…

GAUDRION.

Oui… je l’ai plantée là… net, sans explications… et je ne l’ai pas revue… je ne sais pas ce qu’elle est devenue… on m’a dit qu’elle était défunte… c’est bon, on ne lui en veut plus… mais à celles qui vivent !… À celles-là !… je leur ai juré une haine… d’Abd-el-Kader !… voilà !

MADAME MÉNACHET.

Mais, monsieur !…