Aller au contenu

Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on ne puisse jamais me le reprendre, je l’ai fait inscrire sous mon nom.

GAUDRION.

Comment ?

FRISETTE.

Et, aujourd’hui, sa seule famille devant les hommes et devant la loi… c’est moi…

GAUDRIOR.

Il serait possible !

FRISETTE, faisant quelques pas et se retournant.

Vous pourrez dire ça de ma part à votre ami Gaudrion, quand vous le verrez ! ah !

Elle entre vivement dans le cabinet de gauche.

Scène XIII.

GAUDRION, seul.

Sapristi !… sapristi !… sapristi !… Eh bien, me voilà bien !… j’ai un fils et je n’en ai pas ! je le retrouve et le reperds presque en même temps !… C’est que je n’ai aucun moyen d’établir ma paternité… c’est elle qui est la mère, la vraie mère !… la loi est pour elle, et elle la connaît, la loi !… Elle est à cheval dessus, comme un vieux procureur ! Je ne peux pourtant pas laisser mon enfant, mon petit Gabriel, entre les mains d’une étrangère !… quand je suis là… si disposé à… Encore, si elle ne fermait pas la porte… Mégère, va !… Cerbère !… Mais, j’y pense !… il y aurait bien un moyen de me rapprocher de lui… ce serait de me rapprocher d’elle… de lui plaire, à elle… de lui faire la cour, à elle… La cour !… comme c’est agréable, quand on n’en a pas l’habitude !… Oh ! c’est égal ! pour