Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/297

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Vancouver.

Et des dettes donc ! Combien ?

Dardenbœuf.

Oh ! oh !

Vancouver.

Ah çà ! j’espère que vous avez rompu ?… (Le prenant sous le bras.) Voyons, contez-moi ça, mauvais sujet.

Dardenbœuf, d’un ton pénétré.

Monsieur Vancouver… au moment d’entrer dans votre famille, je serais un grand gueux si je vous cachais quelque chose… Je vais donc vous faire ma confession tout entière.

Vancouver, avec bonhomie.

Allez donc ! je suis un ancien bandit !

Dardenbœuf.

Dans ma vie… j’ai aimé deux femmes…

Il remonte comme pour s’assurer que personne n’écoute.

Vancouver, à part.

Je le tiens !

Dardenbœuf, confidentiellement.

J’ai aimé maman… et ma nourrice !

Vancouver, désappointé.

Comment ! voilà tout ?

Dardenbœuf.

Exactement !

Vancouver, à part.

Je ne le tiens pas !… Il est très fort, cet animal-là ! (Haut, tirant une tabatière de sa poche.) Moi, c’est différent… j’en ai adoré trente-neuf, non compris ma nourrice ; la première était une Alsacienne…