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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/394

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Fourchevif.

Puisqu’il n’y a personne.

La Baronne.

Quelle nécessité y a-t-il de venir exhumer après dix-huit ans ce nom ?…

Fourchevif.

C’est connu ! lorsque nous avons acheté, il y a dix-huit ans, la terre de Fourchevif, tu m’as dit, en visitant le château… tiens, nous étions dans la seconde tourelle ! tu m’as dit : « Il est impossible d’habiter ça et de s’appeler Potard. » Je t’ai répondu : « C’est vrai, ça grimace… » Alors nous nous sommes mis à chercher un nom, et, à force de chercher, nous avons trouvé celui de Fourchevif, qui était là, par terre, à rien faire.

La Baronne.

À qui cela nuit-il, puisqu’il n’y a plus d’héritiers de ce nom ?

Fourchevif.

Si, on m’a dit qu’il en restait un… un tout petit, à Paris.

La Baronne.

Paris est si loin du Dauphiné !

Fourchevif.

Et puis il est peut-être mort, ce brave garçon ; quant au titre de baron, je n’y pensais pas. Ce sont les gens du pays qui me l’ont donné. Tiens, c’est le père Mathurin qui a commencé, le jour où il est venu pour renouveler son bail, le vieux malin !

La Baronne.

C’est tout naturel, les Fourchevif étaient barons, et, puisque nous avons acheté leur immeuble…