Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/406

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me présente au conseil général, mes circulaires sont lancées ; ce serait me couvrir de honte, de ridicule.

Lambert.

Désolé !

Fourchevif.

Et ma femme, pauvre femme, comment lui dire ?… Elle est si nerveuse. Et ma fille, ma pauvre fille, qui va se marier. Un pareil scandale ferait tout manquer… elle en mourrait et ma femme aussi ! et moi aussi !

Lambert, riant.

Diable ! trois morts sur la conscience.

Fourchevif.

Quatre ! le prétendu, quatre !

Lambert, à part.

Il est drôle, ce bonhomme. (Haut.) Mon Dieu ! je n’ai aucune raison de vous être personnellement désagréable, et je cherche s’il n’y aurait pas un moyen…

Fourchevif.

Oh ! parlez ! (Tirant de nouveau son portefeuille.) Aucun sacrifice ne me coûtera.

Lambert.

Laissez donc votre portefeuille en repos.

Fourchevif.

Oui, voyons votre moyen. (À part.) Dieu ! que j’ai chaud !

Lambert.

Vous êtes riche, n’est-ce pas… très riche ?

Fourchevif.

Moi ? (À part.) Il va me demander des sommes folles. (Haut.) Je suis riche… j’ai une certaine aisance, mais il ne faudrait pas croire…