Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/452

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pontcharrat.

C’est mon devoir, je suis fonctionnaire. Si, comme moi, tu étais maire… maire de Vitry-le-Brûlé en Champagne…

henriette.

Pour ce que ça vous rapporte.

pontcharrat.

Comment, ce que ça me rapporte !… d’abord je ne paye pas mes ports de lettres quand j’écris à l’autorité ; ensuite je suis le premier magistrat du pays.


AIR : De sommeiller encor, ma chère

Sur ma maison un drapeau se balance,
D’un monument ça lui donne l’aspect,
D’Je promulgue mainte ordonnance
Pendant l’été contre le chien suspect ;
D’Sur les murs décrétant l’amende
D’Contre certaines libertés ;
D’J’inspire au passant qui s’amende
D’Le respect aux propriétés.


Qu’est-ce que tu veux ! je suis veuf, j’ai de l’ambition et… il n’y a qu’une chose qui me préoccupe.

henriette.

Quoi donc ?

pontcharrat.

Ce sont les instructions du citoyen Farouchot, le sous-secrétaire du sous-commissaire du canton : il m’invite à ouvrir un club pour propager les idées démocratiques.

henriette.

Eh bien ?

pontcharrat.

Eh bien, ils ne mordent pas au club à Vitry-le-Brûlé. Personne ne vient ! je leur ai pourtant promis les rafraîchissements. Je leur ai loué une salle de bal, celle-ci. Ah