Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/453

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bien oui ! la dernière fois, nous étions huit… on bâillait !… et, comme personne ne demandait la parole, j’ai prié Crétinot, le notaire, de nous lire quelques pages de l’Histoire de la grandeur et de la décadence des Romains… Cela fut généralement peu goûté.

henriette.

Alors, il n’y a pas de votre faute.

pontcharrat.

Je le sais bien… mais Farouchot, le secrétaire du commissaire, peut croire que j’y mets de la tiédeur, et, en temps de révolution… C’est plus fort que moi, mais depuis quelque temps, je pense beaucoup aux Girondins… avec ça que je ressemble à André Chénier.

henriette.

Oh ! quelle idée !

pontcharrat.

Une idée de Gindinet… À propos, j’ai une bonne nouvelle à t’apprendre.

henriette, vivement.

Le retour de mon cousin ?

pontcharrat.

Non, je suis sur le point d’obtenir une augmentation de traitement pour Gindinet, notre instituteur primaire et ton fiancé…

henriette.

Une augmentation à lui, mais à quel titre ?

pontcharrat.

À titre de futur neveu, parbleu !… Eh bien, commences-tu un peu à t’y faire ?… C’est un bien bon jeune homme, va.