Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/78

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Célimare.

Non…

Vernouillet.

Je suis allé déjeuner, à vingt-cinq-sous… à votre porte…

Célimare.

Vraiment ?… on dit qu’on n’est pas mal.

Vernouillet.

Deux plats au choix… un carafon de vin et un dessert… On m’a servi, en guise de bifteck, un morceau de caoutchouc durci…

Célimare.

Hein !… faut des dents !

Vernouillet.

Et, comme je ne pouvais pas en venir à bout… je me suis mis à faire des réflexions.

Célimare.

Sur l’état de la boucherie en France.

Vernouillet.

Je me suis dit : "Autrefois… quand ma femme vivait… Célimare était aux petits soins pour moi… Maintenant qu’elle n’est plus, il me lâche. Pourquoi ?…"

Célimare, à part.

Que le diable l’emporte avec ses réflexions !

Vernouillet.

"Mais, s’il me lâche, ai-je ajouté, ce n’est pas moi qu’il aimait, et, si ce n’est pas moi… c’était donc ma femme ? "

Célimare.

Vernouillet !… c’est mal ! c’est très mal ! (À part.) Il va devenir jaloux, à présent !