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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/86

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Célimare.

Avec son couteau… (Se reprenant.) Avec sesongles… avec ses dents… dans ces moments-là, on prend ce qu’on trouve… bref, il m’empoigne par le bras… et me ramène à la surface aux applaudissements de la populace.

Madame Colombot.

C’est superbe !

Colombot.

C’est magnifique !

Emma.

Quel brave homme !

Colombot.

Alors, c’est un très fort plongeur ?

Célimare.

Lui ?… il resterait vingt-deux minutes sous l’eau, sans boire ni manger.

Colombot.

Tiens ! ça me rappelle qu’il y a huit jours, en pêchant, j’ai laissé tomber ma montre près du Pont-Neuf… il serait peut-être capable de la retrouver.

Célimare.

Lui ?… il est capable de tout… Et voilà l’homme auquel vous ne voulez pas que j’offre un misérable bouquet le jour de sa fête !

Madame Colombot.

Mais nous ignorions…

Célimare.

Et voilà l’homme que vous voulez que j’exile de mon foyer !… Non… accusez-moi… blâmez-moi ! mais il y a un courage qui me manquera toujours, c’est le courage de l’ingratitude.