Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/23

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De La Porcheraie.

Comment ! vous iriez sur mes brisées ?…

Dutrécy.

Pardon ! c’est vous, au contraire… D’abord l’affaire m’appartient.

De La Porcheraie.

Pourquoi ?

Dutrécy.

C’est dans ma loge que vous avez appris la nouvelle.

De La Porcheraie.

Allons donc ! Il est tombé un mot dans mon oreille, et mon oreille ne fait pas partie de votre loge.

Dutrécy.

C’est tout au moins une question de convenances…

De La Porcheraie.

Oh ! pas de phrases !… Nous parlons affaires…

Dutrécy.

Cependant… voyons… écoutez-moi… vous ne pouvez pas agir ainsi… vous ! un ami de dix ans… auquel je serre la main tous les jours !…

De La Porcheraie.

Eh bien, est-ce que je ne vous la serre pas aussi, la main ? Une poignée de main… qu’est-ce que cela prouve ?

Dutrécy.

Comment ?

De La Porcheraie.

Que nous nous connaissons… un peu. Nous vivons de la même vie, nous sommes du même cercle, vous aimez ce qui est bon… j’aime ce qui est exquis. Nous avons les mêmes goûts… et probablement les mêmes vices…