Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un noble étranger qu’il est impossible de jeter à la porte, malheureusement… mais qu’il faut rigoureusement surveiller, sans quoi il nous ôte le pain de la bouche et jette, par toutes les fenêtres, notre argenterie aux passants.

Armand.

Mon oncle, vous ne dites rien ?…

Dutrécy.

Moi ?… je suis indigné !… Quand tu me parleras du cœur… je serai toujours avec toi… contre de La Porcheraie… Oui, le cœur est un noble organe… un présent du Ciel !… Nous devons le laisser régner…

De La Porcheraie.

Mais pas gouverner !…

Dutrécy.

C’est un roi constitutionnel… (À Armand.) Vois-tu, dans ce monde… il ne faut pas être égoïste !… mais il faut penser à soi, à sa fortune, à son bien-être… les autres n’y penseront pas pour toi, d’abord…

Aubin, à part.

Il a raison, Monsieur…

Dutrécy.

Retiens bien cette maxime d’un sage… toute la science de la vie est là : On n’a pas trop de soi pour penser à soi !…

Aubin, à part.

Tiens !… il reste du cachet rouge !… Monsieur a raison : On n’a pas trop de soi pour penser à moi !

Il cache la bouteille sous son habit et disparaît.

Armand.

Alors, si je vous comprends bien, vous faites de l’homme, de l’individu, une espèce de fort blindé et cuirassé,