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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/239

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POTFLEURY.

Tiens ! un nez de carton ! je l’enlève ! (Il va à Octave et lui frappe sur le nez.) Jeune homme !

OCTAVE, dont le nez est tombé.

Hein ?…

POTFLEURY.

Mon fils !…

OCIAVE.

Papa !

POTFLEURY, à part.

Sapristi ! je suis fâché qu’il me voie en polichinelle !

OCTAVE.

Comment ! c’est vous ? sous cet accoutrement ?

POTFLEURY, un peu honteux.

Que veux-tu !… c’est le mardi gras ! j’ai été entraîné !

OCTAVE.

À votre âge ! à cinquante-sept ans !… vous devriez pourtant comprendre que votre jeunesse est finie…

POTFLEURY.

Oui… mais je t’ai emprunté la tienne ! comme tu ne t’en sers pas !


AIR : Dans un grenier…

L’âge que j’ai ?… mais comment le saurais-je ?
Je ne veux pas compter avec le temps !
Mon front est blanc ?… Ne voit-on pas la neige
Couvrir aussi le sommet des volcans ?
Je puis encore brusquer une conquête,
Je bois, je chante et j’aime avec bonheur !
Mes cinquante ans, tu les as sur la tête,
Tes vingt-cinq ans, je les ai dans le cœur !
Tes vingt-cinq ans me réchauffent le cœur !