Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/119

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Martin, revenant tout à coup.

Mais, malheureux, ce n’est pas à un combat loyal que vous marchez, c’est à un guet-apens ! Don Hernandez a un truc !

Agénor.

Lequel ?

Martin.

Non, j’en ai déjà trop dit… Vous n’espérez pas que je trahirai pour vous un parent, le chef de la famille, le champion de notre honneur !… Jamais, monsieur, jamais ! (Changeant de ton.) L’animal se cache derrière un buisson ; il met son chapeau et son paletot au bout de sa carabine, bien en vue ! Vous tirez ; il vous crie : "Je suis mort ! " Vous vous avancez… et il vous escoffie… C’est épouvantable !

Agénor.

Très canaille, son truc ! Je le prends !

Martin, vivement.

Je vous le défends, monsieur !

Agénor.

Mais cependant…

Martin.

Je vous le défends !… vous n’avez pas le droit d’abuser d’un secret qui m’est échappé… Donnez-moi votre parole…

Agénor.

C’est bien, monsieur, mon adversaire est votre parent… Sa vie me sera sacrée !…

Martin, inquiet.

Hein ?… Qu’est-ce que vous entendez par là ?

Agénor.

Je saurai m’immoler !