Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/142

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Scène III

Verdinet ; puis Hector
Verdinet, montrant le petit paquet.

Des meringues à la pistache que j’apporte à ma femme… C’est sa passion… Les meringues et moi, voilà tout ce qu’elle aime. Aussi, tous les jours, en sortant de la Bourse, j’entre chez Julien… le pâtissier du Vaudeville… et l’on peut me voir, entre quatre et cinq, avec ma ficelle au bout du doigt… Par exemple, c’est la première fois que je voyage avec cette frêle pâtisserie… ce n’est pas précisément commode… Je tiens cela à la main depuis Paris… je n’ai pas fermé l’œil… Cependant, à Mont-de-Marsan, je crois que je me suis oublié un moment… j’ai bien peur de m’être endormi dessus… Voyons un peu…

Il ouvre avec précaution un coin de papier pour s’assurer du dégât.

Hector, entrant par le fond à droite, et à part.

Mariée !… elle est mariée ! Au moment où je me disposais à faire ma demande, j’ai appris que nous allions à la poste chercher une lettre de son mari.

Verdinet, à part.

J’ai positivement dormi… Il y en a une douteuse. (Il pose ses meringues sur la table. Apercevant Hector.) Eh ! mais… je ne me trompe pas… M. Hector de Marbeuf, mon client !…

Hector.

M. Verdinet, mon agent de change !

Ils se serrent la main.