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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/214

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HENRIETTE.

Mais où a-t-elle su tout ça ?

MADAME CHAMEROY, prenant la lettre à son mari, et lisant.

« Ces Chameroy ont une écurie qui se compose de deux gros percherons… »

CHAMEROY.

Elle connaît toute la famille !

MADAME CHAMEROY, continuant.

« Agés, l’un de douze ans, l’autre de quatorze… »

HENRIETTE.

Jusqu’à l’âge de nos chevaux.

MADAME CHAMEROY, lisant.

« Ces animaux, stupéfaits de ne pas labourer… »

CHAMEROY.

Labourer ! nos chevaux !

MADAME CHAMEROY.

« Ne sortent jamais les jours de pluie, ni les jours de verglas, ni par le grand soleil. »

CHAMEROY.

Mais c’est de l’espionnage.

MADAME CHAMEROY.

Ah ! elle commence à me porter sur les nerfs, la cousine ! (Lisant.) « Enfin, et pour me résumer, je ne puis comparer cette industrieuse famille qu’à un nid de fourmis. »

HENRIETTE.

Des fourmis !

CHAMEROY, reprenant la lettre à sa femme.

Des fourmis !… (Lisant.) « Qui toujours amassent, entas-