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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/229

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PAUL.

Nous verrons tout à l’heure !… Qu’est-ce que cette pendule ?

CHAMEROY.

Un bronze qui m’a coûté huit cents francs ! Marius sur les ruines de Carthage !

PAUL.

À renvoyer à Carthage !

HENRIETTE.

Tant mieux ! Je l’ai toujours trouvé affreux !

PAUL.

Un de mes amis a un modèle charmant dont il veut se défaire. Nous le mettrons à la place de Marius.

MADAME CHAMEROY.

Et le prix ?

PAUL.

Oh ! je ne sais pas ! C’est un détail ! (Il continue son inspection.) Qu’est-ce que je vois ?… Des housses ?… Enlevons les housses ! (Il enlève une housse et la remet vivement.) Non, non ! remettons-les ! (Riant.) Oh ! c’est admirable !… Vous avez usé vos housses et vos housses ont usé votre meuble ! Il est vrai qu’il n’y a pas grand mal ! Il était si laid ! si vieux !

MADAME CHAMEROY.

Comment si vieux ! Il vient de ma mère !

PAUL.

Précisément ! Il serait plus joli et plus jeune s’il venait de votre grand’mère ! J’ai vu hier un délicieux ameublement. Nous le mettrons là.