Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ALEXANDRA.

Causons un peu, s’il vous plaît !

FARIBOL.

Volontiers. (À part.) Pourvu que Pichenette ne revienne pas !

ALEXANDRA.

Qu’est-ce que je vous ai dit le jour de notre mariage ?

FARIBOL.

Dame !… tu m’as dit : « Finissez, monsieur ! »

ALEXANDRA.

Je ne ris pas ! Je vous ai fait asseoir, et j’ai pris la parole en ces termes : « Monsieur, nous sommes unis… nous venons de nous jurer mutuellement fidélité entre les mains d’un gros homme… pas beau… »

FARIBOL.

M. le maire…

ALEXANDRA, continuant.

« C’est très bien… mais je n’entends pas que ce serment soit une balançoire !… »

FARIBOL.

« Ni moi non plus ! » t’ai-je répondu avec la passion… qui convenait à la circonstance !…

ALEXANDRA.

Je suis née à Bastia… dans l’île de Corse…

FARIBOL.

Le sang y est superbe…

ALEXANDRA.

C’est possible… mais les femmes y ont des idées très carrées sur les droits et les devoirs respectifs des époux…