Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/62

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dans le wagon… Loïsa s’est trompée de pied ; son brodequin est venu caresser ma bottine.

Hernandez, exaspéré.

Et tu n’as pas étranglé ton rival ?

Martin.

J’ai été plus fin… j’ai rendu pression pour pression… pour voir jusqu’où ça irait.

Hernandez.

Et jusqu’où ça a-t-il été ?

Martin.

Le lampiste a allumé et elle a retiré son pied.

Hernandez, poussant un soupir de soulagement.

Dieu garde le lampiste !

Martin.

Et tu me demandes si je serai ferme jusqu’au bout ? Sois tranquille, ma haine le couve !

Hernandez.

Tu le dorlotes trop !

Martin.

Quand un homme est condamné à mort, on lui accorde toutes ses fantaisies, du poulet, du tabac, de l’eau-de-vie…

Hernandez.

Je trouve ça bête.

Martin.

C’est l’usage chez les nations civilisées. Dans ce moment, c’est du laudanum qu’il lui faut.

Hernandez.

Et du calme, du silence, a dit le médecin.