tourne en rien pour l’Algérie, c’est, sachez-le bien, parce que la liberté y manque. Quand on trouvera en Algérie, non pas un camp mais une patrie ; quand, après une courte épreuve, le colon, d’où qu’il vienne, sera non pas un étranger mais un citoyen, mais un membre du gouvernement, alors le succès de la colonisation ne sera pas un instant douteux. Jusque-là on pourra toujours craindre que la France ne se lasse d’une conquête ruineuse, et ne perde quelque jour une colonie dont elle pourrait, par un décret, faire la patrie commune des races latines. Le secret de l’heureuse fortune des plantations anglaises n’est autre que la liberté.
Je reviens à la Virginie. La liberté qu’elle venait d’obtenir était sans doute un élément de prospérité ; mais il restait encore plus d’une épreuve à traverser. Une invasion indienne mit l’établissement nouveau à toute extrémité, et fut suivi d’une guerre sanglante où les Anglais rivalisèrent de perfidie et de cruauté avec les sauvages. Plus que jamais il était nécessaire que la compagnie vînt au secours des planteurs ; mais, à ce moment même, elle excita la jalousie du roi ; il conspira de la ruiner et il réussit.
La compagnie était devenue beaucoup plus importante qu’au début ; le nombre des associés était considérable, et les réunions tumultueuses. Comme le roi convoquait rarement le parlement,