Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accordait, plein et absolu pouvoir de gouverner le peuple de ce lieu par des hommes choisis d’entre eux, et suivant les lois qu’il leur conviendrait d’établir. Une donation royale sous le grand sceau est la plus grande sûreté qu’il y ait dans les affaires humaines. Par l’encouragement et sous la protection de cette charte royale, le peuple s’est transporté sur l’Océan et à ses propres frais avec femmes et enfants ; il a acheté la terre des indigènes, il a planté la colonie avec des labeurs, des dangers, des frais, des difficultés infinis, luttant pendant longues années avec les misères du désert et les charges d’un établissement nouveau, ayant ainsi depuis plus de trente ans joui du privilège de se gouverner par lui-même, comme d’un droit certain à la vue de Dieu et des hommes. Être gouvernés par des administrateurs de notre choix, et par nos propres lois, c’est le privilège fondamental de notre charte.

« Une commission sous le grand sceau, qui donne à quatre personnes (dont l’une est notre ennemi déclaré) le pouvoir de recevoir et de terminer toute plainte et tous appels à leur discrétion, nous soumet au pouvoir arbitraire d’étrangers, et finira par notre entière subversion.

« Si l’on se propose de gratifier quelques personnes de pensions et de revenus, le but sera manqué par la pauvreté du pays. Quand tous les revenus annuels de l’État seraient mis ensemble, puis