ties. Le pauvre reçoit de la loi le bienfait de l’éducation, c’est-à-dire un moyen de vivre et un préservatif contre la misère et le crime ; le riche est assuré qu’une société où l’éducation est générale sera à l’abri des bouleversements auxquels l’ignorance livrera toujours une république. En outre, et comme il paye une taxe assez élevée pour que l’école soit parfaitement tenue, le riche envoie ses enfants se mêler avec les enfants du pauvre, et ainsi s’obtient sans violence, sans contrainte, cette communauté d’éducation première que les anciens déclaraient nécessaire dans une république, et dont ils faisaient la première condition d’un État libre. On sait que ce fut le rêve de nos réformateurs au temps de la Convention.
C’est ainsi que la liberté donne aux Américains cette éducation commune que Lepelletier ne croyait obtenir que par la séparation violente du père et des enfants ; insensé, qui détruisait la famille au profit incertain de la république, comme si la famille n’était point, aussi bien que l’État, d’institution divine ; comme si tous deux n’avaient point des conditions mutuelles d’existence qui s’entr’aident au lieu de se contrarier ! Preuve nouvelle qu’il n’est point de progrès qu’on ne puisse obtenir par la liberté ; et qu’il n’en est point qu’on emporte par la violence. Là est la différence des politiques et des